Une jeune fille a été condamnée à 3 ans de prison ferme pour l'agression d'une camarade de collège en 2017 à Seynod (Haute-Savoie). La victime avait été grièvement brûlée.
Elle avait aspergé une camarade de liquide inflammable avant d'y mettre le feu. Une jeune fille a été condamnée à 5 ans de prison, dont 2 avec sursis par le tribunal pénal pour enfants d'Annecy, mercredi 10 juin, à l'issue d'une audience de trois jours. Elle comparaissait pour "violence avec usage ou menace d'une arme ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente".
Les faits remontent au 24 mai 2017, dans un collège de Seynod en Haute-Savoie. L'agresseuse, alors âgée de 15 ans, avait aspergé une autre collégienne d'alcool à brûler et avait enflammé le produit. La victime a été très grièvement brûlée, malgré l'intervention rapide de membres du personnel. Touchée au visage, au dos et aux épaules, elle souffre toujours d'importantes séquelles.
L'avocat de la victime, Me Laurent Bizien, attendait avant tout des réponses de ce procès. "On a une personne qui reconnaît les faits, mais qui est une amnésique sur son acte et c'est ça qui est inquiétant parce que ça ne nous apporte aucune réponse. On ne cherche pas à exagérer ce qu'il s'est passé, on ne cherche pas la médiatisation de propos rapportés. Ce qu'on cherche à savoir, c'est pourquoi et rien d'autre", a-t-il affirmé lundi.
Jeune fille sans histoire
L'adolescente en cause dans cette affaire était une jeune fille sans histoire, sans "antécédents judiciaires et psychiatriques" ni "difficultés scolaires", soulignait le parquet. La question du harcèlement scolaire a occupé une partie des débats lors de ce procès qui s'est déroulé à huis clos.
L'agresseuse serait passée à l'acte pour "mettre un terme au litige qui l'opposait à la victime depuis la rentrée de septembre dernier", avait précisé la procureure de la République d'Annecy. Des faits qu'elle avait qualifié de "très graves" et d'une grande rareté.
Le délibéré rendu par le tribunal pénal pour enfants est conforme au réquisitoire du procureur qui réclamait une "peine importante" pour tenir compte de "la gravité des faits".
La jeune fille condamnée a déjà effectué 6 mois de détention sur les 3 ans ferme de cette condamnation.
Le dernier cas d'agression entre élèves à l'aide d'un produit toxique remontait au 28 juin 2005. Une adolescente de 13 ans avait été gravement brûlée par un liquide vidé sur sa tête par trois garçons de sa classe, au collège Emile-Littré de Douchy-les-Mines dans le nord de la France.