Le spécialiste français du vélo, Mavic, a été placé en redressement judiciaire, apprend-on ce jeudi 7 mai. L'entreprise emploie 200 personnes à Annecy et une cinquantaine dans l'Ain. Les syndicats demandent des comptes à Salomon, son ancienne maison-mère.
Le fabricant français de roues de vélo Mavic, qui emploie environ 250 personnes, a été placé en redressement judiciaire, ont annoncé, jeudi 7 mai, le CSE et l'intersyndicale qui demandent des comptes à Salomon, leur ancienne maison-mère et à son actionnaire principal, le groupe finlandais Amer Sports.
"Le tribunal de commerce de Grenoble nous a déclarés en redressement judiciaire le 2 mai, avec une période d'observation de six mois", a déclaré à l'AFP Gérard Meunier, secrétaire du Comité social et économique (CSE). Une information confirmée par la direction, qui n'a pas souhaité en dire davantage.
Mavic, spécialisé dans les roues de vélos traditionnels (de route et VTT) et les équipements cyclistes (casques, vêtements), emploie 250 personnes dans le monde dont 200 en France sur les sites d'Annecy (Haute-Savoie) et de Saint-Triviers-sur-Moignans (Ain). Marque créée en 1889, elle est partenaire du Tour de France depuis 40 ans.
L'ancienne maison-mère interpellée par les syndicats
Le CSE et l'intersyndicale CFDT et CFE-CGC ont interpelé, dans un communiqué conjoint, leur ancienne maison-mère Salomon qui les avait cédés en juillet dernier à un fonds d'investissement californien Regent LP, pour un prix resté confidentiel. Cette vente était intervenue après qu'Amer Sports, groupe finlandais (Salomon, Atomic, Wilkinson, Suunto, etc.) actionnaire principal de Salomon, a sorti Mavic de ses comptes de 2018, avant d'être lui-même racheté par un consortium essentiellement chinois en mars 2019. "Amer Sports voulait nous vendre, on nous a dit avoir trouvé Regent LP. Des gens de Regent sont venus à Annecy en juillet 2019 nous dire qu'on était un joyau endormi, qu'ils croyaient en Mavic. Et depuis, plus rien. Pas un investissement, pas une réponse", a raconté M. Meunier.
En difficultés financières, Mavic a été placé en procédure de conciliation en décembre et un administrateur judiciaire a été nommé pour "pour savoir ce qui se passait au niveau Regent LP et Amer Sport". Coup de théâtre: "il y a quelques jours, les représentants du personnel apprenaient que, contrairement à ce qui avait été publiquement annoncé, Salomon n'avait pas cédé leur entreprise à Regent LP mais à une société M Sports, basée au Delaware (USA), sans lien capitalistique avec Regent!", ont-ils dénoncé.
Ils entendent désormais savoir "dans quelles conditions Salomon et le groupe Amer Sports ont cédé Mavic ? Et qui se cache derrière cette société M Sports et pourquoi elle a acquis Mavic?". "Ca fait longtemps que les salariés étaient inquiets, des années qu'on demandait à relever la tête et à avoir des investissements. Là, maintenant, il faudrait trouver un repreneur avec un vrai projet et qui veuille rester dans le bassin annécien", a espéré M. Meunier.