L'agence Explora Project propose des séjours qui se veulent uniques et écoresponsables, pronant le dépassement de soi et l'exploration en petits groupes. Dont plusieurs dans les Alpes.
Petite agence deviendra grande. C'est en tout cas la volonté de Stanislas Gruau, fondateur et patron de la startup Explora Project.
Basée dans une pépinière d'entreprises de sport et d'outdoor à Annecy en Haute-Savoie, cette agence de voyage a, après moins de deux ans d'existence, des ambitions à la mesure des paysages qu'elle propose de parcourir. Elle vient ainsi de réunir 1,7 millions d'euros après une levée de fonds menée pendant le confinement.
Traversée en 14 jours de l'Islande, une randonnée vélo en Norvège ou un parcours dans l'Atlas marocain... Les passionnés de dépaysement et de nature sauvage sont ici servis. La jeune startup souhaite mettre en avant "l'émotion et le dépassement de soi", explique le fondateur :
Je me suis rendu compte que les gens voulaient explorer, que ce soit pour faire une retraite personnelle ou se confronter à la nature. Et les médias, avec Mike Horn ou Koh Lanta, ont glorifié l'image de l'aventurier, ce nouvel homme qui sait tout faire au XXIe siècle.
A peine deux ans d'existence
Alors, après une traversée de la France en courant - expérience qui l'a "exalté", Stanislas Gruau décide de quitter son poste parisien de trader dans les matières premières agricoles, et de venir s'installer à Annecy. Là, il crée Explora project, dont la première expédition date de juin 2018.
Un an plus tard, il s'associe avec Alix Gauthier, qui avait elle-même fondé l'agence "Copines de voyage". "Il fallait que je m'associe à une experte pour que ça se développe", explique Stanislas Gruau.
Après deux ans d'existence, Explora revendique son succès : elle a fait voyager 600 personnes au cours de 80 expéditions, chacune accueillant entre six et douze explorateurs plus ou moins en herbe.
(Presque) zéro déchet
La recette de Stanislas Gruau : une politique écolo et un business model axé sur le fait de "désintermédier la filière" :
On veut lutter contre le surtourisme, c'est-à-dire tout le monde au même endroit au même moment. Ca arrive parce que des réceptifs locaux vendent des plans de voyages à plein de tour-opérateurs, qui proposent tous la même chose.
La startup annécienne se veut le seul intermédiaire entre les clients et le guide qui les emmène à l'assault des paysages. Résultat : les voyages proposés sont uniques à chaque guide, et ne reviennent qu'au bout de plusieurs semaines ou mois, en fonction de leur succès.
Et puis Explora souhaite mettre en avant une démarche écologique : les excursions se font sans moteur, à pied ou à motorisation animale, ne laissent pas (ou presque, selon le site internet) de déchets derrière elles et sont autonomes en énergie grâce à des panneaux solaires. Seul hic : pour aller en Islande ou aux Etats-Unis, il faut bien prendre l'avion - "90% du catalogue est accesible en train", précise Stanislas Gruau.
16 jours pour traverser le massif de Belledonne
Mais pas besoin d'aller si loin pour expérimenter la nature sauvage. La startup a notamment fondé son succès sur de nombreuses excursions locales dans les Alpes.
Dans les prochaines semaines, elle proposera ainsi un trek de trois jours dans les Aravis complété par des séances de yogas dans les montagnes, un trek de 50 km en trois jours en face du mont Blanc avec initiation au bivouac, ou encore une traversée complète du massif de Belledonne en deux expéditions (une au nord, une au sud) de huit jours chacune.
Ce mardi 23 juin, la startup annonce être parvenu à réunir 1,7 millions d'euros lors d'une levée de fonds. Une somme qui servira "à poursuivre l'automatisation de certaines opérations, comme celle des réservations et des commandes, mais aussi à la communication", explique le fondateur.
Cette levée de fonds a même attiré l'attention de Kima Ventures, le fonds d'investissement de Xavier Niel, roi de la startup en France avec son incubateur parisien Station F.