Se réconcilier avec l'orthographe, c'est le défi de formations pour adultes de plus en plus nombreuses. Leur but: gagner en confiance. On y découvre des béquilles pour ne plus trébucher sur les mots. Exemple à Annecy.
La faute d'orthographe est taboue en France, c'est ainsi! Souvenirs des dictées où l'on perdait des demi-points pour un accent mal orienté. Du coup, on contourne, on cache, on prend le correcteur orthographique pour son meilleur ami. "Je côtoie ce problème tous les jours dans mon métier", explique Nelly Lemar, professeur en communication d'Annecy-le-Vieux, "je vois des adultes qui ont des responsabilités importantes et qui passent leur temps à compenser ou à dissimuler leur dysorthographie. Alors qu'est-ce qu'on fait pour ces gens-là?"
Nelly a trouvé un début de réponse. Elle organise des stages de remise à niveau. Dans la salle, des cadres, des managers, des chargés de com', des commerciaux, des personnels administratifs... Le tour de table commence par un constat: la faute d'orthographe est source de stress. "On peut se ridiculiser en écrivant un mail ou un courrier!". "Se décrédibiliser", le mot est lâché et l'on sent les stagiaires chatouilleux sur cette question. L'orthographe est un outil de pouvoir, celui qui pointe une faute a forcément l'ascendant sur l'autre!
Alors, point après point, les doutes sont levés grâce des explications simples et claires. Nelly donne aussi des trucs, des astuces et des moyens mnémotechniques pour ne plus tomber dans le panneau. Car dame orthographe est vicieuse.
A la clé, il y a la confiance en soi. C'est loin d'être un luxe dans la vie professionnelle.
Reportage Ariane Combes et Christian Mathieu
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