Après l'ouverture au Festival d'Annecy, "La Tortue rouge" est dans les salles

Le film d'animation "La Tortue rouge", en salles en cette fin juin, a fait l'ouverture du Festival d'Animation d'Annecy. Cette fable poétique épurée du Néerlandais Michael Dudok de Wit, narre les grandes étapes du parcours d'un homme, naufragé sur une île.

Entre conte philosophique et récit d'aventure, ce film aux contours réalistes teinté de féérique a été récompensé au Festival de Cannes du Prix spécial du jury de la sélection parallèle Un Certain Regard, avant de faire l'ouverture en juin du 40e festival international du film d'animation d'Annecy.

Le scénario de ce premier long métrage a germé dans l'esprit de Michael Dudok de Wit, 63 ans, après la réception en 2006 d'un courriel du célèbre studio japonais Ghibli lui proposant une collaboration.

"Cela a été l'une des plus grandes surprises de ma vie, un choc. J'ai aussitôt commencé à écrire le synopsis d'une histoire et c'est ainsi que le projet a démarré", raconte le cinéaste, qui s'est révélé au monde de l'animation en 1994 avec le court-métrage "Le Moine et le poisson". Réalisé avec le studio drômois Folimage, ce film a été nominé aux Oscars et récompensé aux Césars en 1996.

Michael Dudok de Wit a ensuite confirmé son talent avec "Father and Daughter", un autre court-métrage qui a été couronné en 2001 par un Oscar et a reçu à Annecy le grand prix et le prix du public.

Pour préparer "La Tortue rouge", le cinéaste s'est isolé aux Seychelles puis a écrit un premier scénario, avant de le retravailler avec l'aide de la cinéaste Pascale Ferran. Le film, qui se déroule sur une île déserte tropicale peuplée de tortues, d'oiseaux et de crabes, ne comporte aucun dialogue, mais est accompagné tout le long par une musique qui cohabite avec les sons de la nature.

Graphie minimaliste

"La Tortue rouge" montre d'abord les tentatives désespérées du héros pour quitter l'île sur laquelle il s'est échoué, construisant et reconstruisant sans relâche un radeau de fortune, avant de décider d'y faire sa vie, en lien étroit avec la nature. Parfois contemplatif, à la fois simple et fort, le film comporte une dose de mystère et de fantastique, incarné par la présence d'une grande tortue rouge, qui va se transformer en femme et devenir la compagne du héros, et avec qui il vieillira, suivant le cycle de la vie.

Produit par Wild Bunch et le studio Ghibli, le film a été principalement réalisé à Paris et à Angoulême - aux studio Prima Linea - par une équipe de plusieurs animateurs français et européens indépendants.

La graphie du film, certes minimaliste mais fouillée, sensible et puissante à l'écran, a été façonnée sur la base de dessins sur papier au fusain, puis au crayon numérique, donnant à l'image une texture granuleuse. Le long-métrage "a constitué un défi pour les animateurs en raison de son animation singulière. Chacun d'entre eux a adapté ses talents à son style visuel, mais a aussi gardé son style personnel, dans son acting et son timing", précise le réalisateur.

"La nature, ses paysages et ses animaux, ses lumières et ses ombres, ses ambiances uniques et notre relation émotionnelle à sa beauté, voici ce qui m'a inspiré", explique le Néerlandais, qui se dit passionné par "certaines bandes dessinées d'Hergé, de Moebius et les dessins de Sempé".
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