Le conseil départemental de la Haute-Savoie, réuni ce lundi 11 décembre, a voté plusieurs délibérations en vue de la construction du vélodrome de La Roche-sur-Foron, censé accueillir des épreuves des Championnats du monde de cyclisme en 2027. Ce vote a fait l'objet de plusieurs oppositions.
Une nouvelle étape de franchie pour le vélodrome de La Roche-sur-Foron. Ce lundi 11 décembre, le conseil départemental de la Haute-Savoie a voté en faveur du projet, destiné à recevoir certaines épreuves des Championnats du monde de cyclisme 2027, dans le cadre de son débat d'orientation budgétaire.
Lors d'un débat à huis clos, plusieurs délibérations ont été adoptées à la majorité pour faire pousser de terre cette infrastructure sportive et culturelle de 18 000 mètres carrés, équipée de 10 000 places, sur le site de Rochexpo.
Cinq conseillers départementaux sur 34 se sont opposés à ce projet lors du vote, pas de quoi ébranler la confiance du président du conseil départemental, Martial Saddier (LR). "Il y a 80 % d'élus pour ce projet. Je comprends que des gens soient contre. Ça fait trente ans que je dirige des exécutifs en Haute-Savoie. J'ai connu ça quand j'ai fait le CHAL [Centre hospitalier Alpes-Léman, NDLR], quand j'ai fait des ponts, des échangeurs autoroutiers, l'élargissement du SM3A (Syndicat mixte d'aménagement de l'Arve et de ses affluents, ndlr), le PPA (plan de protection de l'atmosphère de la vallée de l'Arve)... À chaque fois, c'était pareil. Mais à la fin, tout le monde trouve que ce n'était pas si mal que ça", énumère l'élu.
"Je ne suis pas inquiet, il y aura une adhésion très forte tant de la part du monde sportif que culturel. Aujourd'hui, les gens n'ont pas vu le projet", a-t-il poursuivi. Les détails du projet devraient être dévoilés, selon lui, en début de semaine prochaine.
Une opposition sur le coût
Dans le rang des opposants, figure la députée Christelle Petex-Levet (LR) : "Je ne suis pas contre ce projet au départ. Mais je suis contre l'ampleur que ça a pris, les montants que ça représente, avec les aménagements autour. Pour moi, il était temps d'oser dire qu'on dépasse vraiment ce qui était prévu."
"Malgré tout ce que ça peut apporter à la population, je pense que c'est démesuré et c'est forcément des dépenses qu'on ne mettra pas sur d'autres sujets comme le social, les logements, la solidarité, les collèges, les routes...", continue celle qui fut la suppléante de Martial Saddier lors de son passage sur les bancs de l'Assemblée nationale.
Selon elle, le projet, initialement estimé à 62 millions d'euros et porté à 93 millions d'euros, serait en réalité estimé à 150 millions d'euros, en comprenant les investissements annexes.
Pour Virginie Duby-Muller, conseillère départementale (LR) également opposée au projet, il s'agit d'un "montant exorbitant dans un contexte de baisse des recettes".
J'aurais préféré qu'on flèche ces 150 millions d'euros vers le social, plutôt que sur un investissement qui n'est pas prioritaire.
Virginie Duby-Muller, conseillère départementale (LR).
Elle évoque même "une infrastructure hors du temps" issu d'un "caprice mégalomaniaque". "J'aurais préféré qu'on flèche ces 150 millions d'euros vers le social, plutôt que sur un investissement qui n'est pas prioritaire et qui ne concerne pas le cœur de notre métier", explique-t-elle.
Pour l'élue, il aurait été préférable d'organiser ces épreuves de cyclisme sur piste au vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines), "une solution plus vertueuse en faveur de l'environnement, mais aussi pour les finances des Hauts-Savoyards".
À l'extérieur du conseil départemental, des dizaines de manifestants se sont retrouvés, à l'appel de l'association "Non au Vélodrome Arena", pour montrer leur opposition au projet.
