Après trois semaines d'arrêt total en raison du confinement, l'activité reprend progressivement au sein de l'entreprise NTN-SNR à Annecy. Le fabricant de roulements pour l'aéronautique et l'automobile entend répondre à la demande de ses clients chinois et coréens.
Depuis quelques jours, l'activité reprend peu à peu dans les usines NTN-SNR. Premier employeur du bassin annécien, le fabricant de roulements à bille avait pris la décision de stopper complètement la production et de "renvoyer tout le monde chez soi" le 17 mars à midi pour respecter le confinement.
Une reprise "très progressive"
Trois semaines après le début du confinement, une cinquantaine de salariés sur 2800 sont de retour sur quatre des cinq sites du groupe, situés à Annecy et ses alentours, pour assurer la reprise de la production.L'économie française et européenne étant à l'arrêt, la demande a considérablement diminué. Mais il s'agit surtout de répondre à des "urgences extra-européennes" dans les secteurs de l'aéronautique, l'automobile et l'industrie, selon Christophe Espine, directeur de la communication du groupe. "Nous avons des sites clients qui ont redémarré en Asie, en Corée et en Chine et qui commencent à appeler. Eux s'étaient arrêté dès la mi-janvier. Et depuis mi-mars, début avril, ils ont de nouveau un besoin en alimentation de leurs sites de production".
Une reprise qui se fait très progressivement. "En fonction de ce qu'on peut redémarrer, on choisit ce qu'on peut livrer", précise Christophe Espine. "Depuis le début de la semaine, nous avons repris un peu la production, de l'ordre de quelques pour cents par rapport à ce qu'on fait d'habitude".
En fin de semaine dernière, l'activité avait déjà partiellement redémarré sur les plateformes logistiques du groupe. Objectif : "répondre aux urgences des clients" du secteur automobile en assurant les livraisons de pièces de rechange ou de réparation de véhicules. Là encore, la reprise d'activité est très progressive : "nous sommes sur des flux de 5 à 15% par rapport aux flux habituels", estime Christophe Espine.
Mesures barrières
Cette reprise partielle d'activité n'est possible qu'avec la mise en oeuvre d'un protocole sanitaire drastique. Le service médical interne à l'entreprise a défini une série de mesures barrières à mettre en place : nettoyage systématique des endroits communs, gestion des flux de personnes afin d'éviter qu'elles se croisent, et kit sanitaire distribué à chaque employé contenant gants, masque jetable ou en tissu, thermos et bouteille d’eau individuelle (afin d'éviter la contamination par contact).L'entreprise se prépare à une "montée en puissance très douce" de son activité. "Avec ces barrières sanitaires, on ne peut pas faire revenir tout le monde comme ça", explique Christophe Espine. "Et même lorsque le confinement sera terminé, nous pensons que la reprise totale sera très progressive. Car la fin du confinement ne voudra pas forcément dire fin des mesures sanitaires qu’on met en place."