Emmanuel Macron aux Glières : "C’est bien là notre tragédie française", hommage et émotion dans un lieu devenu symbole de la Résistance

A l’occasion du 80e anniversaire de la Libération de la France, Emmanuel Macron s’est rendu, ce 7 avril 2024, à la nécropole nationale des Glières (Haute-Savoie). Ce lieu, où près de 150 maquisards ont perdu la vie en 1944 est devenu le symbole de la Résistance. 2500 personnes ont assisté à l'hommage rendu par le président de la République.

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Entouré d’environ 2 500 personnes, Emmanuel Macron a rendu hommage aux combattants du plateau des Glières, en Haute-Savoie, ce dimanche 7 avril 2024. L’occasion pour le chef de l’Etat de donner le coup d’envoi des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement et de la Libération.

C’est la deuxième fois qu’Emmanuel Macron se rend aux Glières. La première fois, en mars 2019, il était accompagné de Nicolas Sarkozy, à l’occasion du 75ème anniversaire du maquis.

"La grande famille des Glières et la France rassemblée"

Ce 7 avril, après son arrivée à la nécropole nationale de Morette, à Thônes, où reposent 105 résistants, Emmanuel Macron a passé les troupes en revue, notamment une compagnie du 27e Bataillon de chasseurs alpins, les héritiers directs du lieutenant Tom Morel. C’est en effet ce dernier, véritable figure emblématique des Glières, qui a constitué ce maquis le 31 janvier 1944. Pendant trois mois, en plein hiver et à 1 500 mètres d’altitude, sur le massif des Bornes, près d’Annecy, 465 maquisards s'y étaient regroupés pour recevoir des parachutages d'armes des alliés.

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Son petit-fils, Ivan Morel (chef de corps du 27e Bataillon de chasseurs alpins de 2019 à 2021), présent ce 7 avril 2024 lors de la commémoration des 80 ans de la fin du maquis des Glières, affirme : "C’est beaucoup d’émotion. Nous sommes ici avec la grande famille des Glières mais aussi avec la France rassemblée" explique-t-il au micro de France 3 Alpes. "Les Glières, c’est un état d’esprit, c’est cette jeunesse, qui, dans la nuit de l’Occupation, décide de dire non et de se lever".

Ivan Morel évoque également la "diversité" du maquis des Glières, composés de militaires démobilisés du 27e Bataillon de chasseurs alpins, des communistes, des réfractaires au service du travail obligatoire, des Républicains espagnols mais aussi des hommes de tous horizons.

Tous avaient décidé de se lever contre la barbarie nazie.

Ivan Morel, petit-fils de Tom Morel

"La période que nous vivons est très particulière, pour montrer combien il est important d’être rassemblés, de comprendre ce qui a été fait au nom de notre pays, pour la liberté" conclut Ivan Morel.

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"9 000 hectares de France libre au creux des cimes"

Après avoir rejoint la tribune officielle, en compagnie de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet mais aussi du ministre des armées Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron a prononcé un discours pendant une trentaine de minutes, évoquant "9 000 hectares de France libre au creux des cimes".

"C’est bien là notre tragédie française. Qu’il n’y ait pas eu d’un côté les Français et de l’autre des nazis" prononce le chef de l’Etat, "quand le lieutenant Tom Morel perdit la vie à Entremont, le 9 mars 1944, ce fut une balle française qui l’abattit, tiré par le commandant d’un groupe mobile de la réserve vichiste".

Puis, le 26 mars 1944, le maquis né quelques semaines plus tôt, tombe à la suite d’une attaque massive de l’armée allemande et de la milice de Vichy. Les maquisards reçoivent l'ordre de "décrocher" du plateau. Cependant, 129 maquisards et 20 Résistants ne peuvent échapper à l'encerclement : 124 sont tués lors du combat ou fusillés, 9 disparaissent et 16 mourront en déportation. Dès lors, la bataille des Glières devient, grâce à Radio Londres, le symbole de la Résistance française.

Après la cérémonie, Emmanuel Macron a pris à un bain de foule avant de prendre la direction de l’Ain, pour un hommage à la Maison d’Izieu où 44 enfants juifs furent raflés le 6 avril 1944 par la Gestapo sur ordre de Klaus Barbie.

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