Lyonnais d'origine et Annécien d'adoption, Julien Roux a battu, le 15 novembre dernier en Suisse, le record du monde de highline, un sport extrême qui consiste à marcher sur un câble tendu en haute altitude. L'équilibriste a marché sur une slackline perchée 4 255 mètres au-dessus du sol.
C'est un rêve d'enfant qui se réalise. À 28 ans, Julien Roux a battu, le 15 novembre dernier en Suisse, le record du monde de highline, ce sport extrême qui consiste à marcher sur une sangle tendue en haute altitude.
Généralement réalisé entre deux montagnes, le jeune homme a redoublé d'imagination pour établir ce record, puisqu'il a marché au-dessus du vide entre deux montgolfières.
J'aime les challenges, et ça a été l'un des plus beaux de ma vie.
Julien Roux, highliner
Jusqu'ici, le record était détenu par deux Allemands avec 2 500 mètres de haut, du sol à la ligne. Une performance largement dépassée puisque le Lyonnais d'origine a marché sur une sangle tenue à 4 255 mètres au-dessus du sol (4 832 mètres au-dessus du niveau de la mer, soit 25 mètres de plus que le mont Blanc), dans le canton de Fribourg, en Suisse.
En 2022, Julien Roux avait déjà battu un record du monde de longueur de sangle (2 710 mètres, pour 2h54 de marche en équilibre), en Auvergne.
Ce nouveau record du monde de highline vient d'être confirmé par l'ISA (International Slackline Association) et par le Guinness World Record.
Surmonter ses peurs
Annécien d'adoption, Julien Roux est un amoureux des sports de montagne depuis toujours (escalade, alpinisme, parapente, etc...). Mais à l'âge de 18 ans, il frôle la mort et la paralysie lors d'un grave accident lors d'une compétition de ski freestyle.
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"J'ai subi une triple fracture du fémur avec rupture du ligament croisé et hémorragie interne. Les médecins disaient qu'il était très probable que je ne remarche plus jamais comme avant. Mais heureusement, je suis resté déterminé, et c'est là qu'un de mes kinésithérapeutes m'a dit qu'un bon exercice pour ma rééducation serait la slackline", à savoir la marche sur une sangle élastique en se servant du corps comme balancier, à l'inverse du funambulisme, qui utilise une perche pour s'équilibrer.
J'ai beaucoup travaillé sur ma respiration et ma cohérence cardiaque pour dompter mon vertige.
Julien Roux, highliner
Le designer digital, qui possède également une formation de cordiste, se prend rapidement de passion pour cette discipline. Après seulement un an de pratique au sol, il décide de se mettre à la highline, la version en haute altitude de la slackline. "À la base, j'ai peur du vide. Mais je tenais absolument à avoir une photo à montrer à mes petits-enfants pour leur prouver que j'ai fait quelque chose d'exceptionnel. J'ai donc dû trouver des rituels pour apprivoiser, petit à petit, mon vertige, même si je sais qu'il restera toujours en moi."
Deux ans de préparation
Financé presque entièrement de sa poche, ce projet, qui lui a notamment été inspiré par le film d'animation Là-haut, lui aura pris deux ans de préparation. "Avec l'équipe, il a fallu anticiper tous les aléas climatiques, puisqu'il fait -12°c là-haut, mais aussi les potentiels problèmes techniques des montgolfières, du câble, ou encore de l'oxygène", explique-t-il.
"Une fois là-haut, j'étais tellement concentré et sous adrénaline que j'en ai oublié ma peur. Un moment, je me suis dit 'T'es sur la ligne la plus haute du monde, c'est une chance, il faut en profiter !', alors j'ai fait une pause au milieu du trajet pour admirer la vue et le coucher de soleil". Mais le sportif ne compte pas en rester là, puisqu'il a déjà l'intention de battre son propre record dans les mois à venir.