De nombreux pratiquants venus de toute l'Europe se réunissent dans le Vercors jusqu'à dimanche à l'occasion du Marmotte highline project. Traversées vertigineuses et sensations fortes sont au programme de ce festival.
C'est un monde à part où l'on tutoie les nuages, debout sur une sangle tendue entre deux falaises. Sur les hauteurs du massif du Vercors, en Isère, une foule de passionnés de highline a convergé de toute l'Europe pour participer au Marmotte highline project qui se déroule jusqu'au dimanche 3 septembre. Une communauté qui se réunit autour d'un sport hors du commun pour partager des sensations fortes.
"On vole, on flotte, on fait partie du ciel, de la montagne. C'est magnifique", raconte Denis, un highliner qui vient de traverser une sangle longue de 300 mètres, perchée 1 600 m au-dessus de la vallée. Vingt lignes ont été installées à des hauteurs variables à l'occasion du festival.
"On défie la gravité"
Avant d'affronter le vide, les pratiquants marchent une quarantaine de minutes depuis le camp de base implanté à Villard-de-Lans. Puis il s'agit d'entrer dans sa bulle, maîtriser sa respiration, et ne faire plus qu'un avec la ligne.
"Quand on est nerveux, la ligne est nerveuse et quand on est calme, la ligne est calme. Il faut rester concentré et quand tout se passe bien, c'est génial", sourit Martin, un autre highliner. "La difficulté, c'est quand la sangle balance, il faut contrôler ça. On essaye d'amortir avec nos bras, notre bassin, en se gainant."
Les pratiquants les plus aguerris balancent la sangle de haut en bas pour contrer le mouvement horizontal, plus déstabilisant. "Quand on remonte, c'est une sensation de légèreté. On défie la gravité. Quand on pousse la sangle, on se sent peser et quand on remonte, il y a 2 secondes où on est tout léger", poursuit Martin.
Maîtriser la peur du vide
Les traversées les plus longues peuvent durer jusqu'à une heure. De longues minutes d'effort et de concentration parsemées de chutes, volontaires ou non. "Parfois, quand on est trop fatigué, on se laisse tomber sur le côté. C'est presque reposant. Le moment où on tombe, ça fait un haut-le-cœur mais après c'est paisible. On a l'impression de tomber dans un matelas", décrit le highliner.
"Ca prend beaucoup d'énergie de rester sur la sangle, du gainage, de l'équilibre pour contrer les mouvements, les amortir. Mais c'est aussi un effort mental parce que ça dure longtemps, la peur du vide entre en jeu dans l'esprit et tout ça, il faut le contrôler", complète Denis.
Ingénieurs, professeurs de cirque, cordistes ou charpentiers : les highliners sont venus de toute l'Europe pour participer au Marmotte highline project qui fête cette année ses 10 ans.