Femme retrouvée morte dans une valise : 25 ans de réclusion requis à l'encontre de son compagnon

Driss Ouhmid est jugé devant la cour d'assises de la Haute-Savoie pour le meurtre de sa compagne dont le corps a été découvert dans une valise en 2019. Vingt-cinq ans de réclusion criminelle ont été requis à son encontre. Le verdict est attendu ce vendredi.

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L’avocat général a requis 25 ans de réclusion criminelle vendredi 1er avril à l’encontre de Driss Ouhmid, jugé devant la cour d’assises de la Haute-Savoie pour le meurtre de sa compagne. L’accusé a été interpellé en août 2019 avec le cadavre de Marianne Chèze, 37 ans, dans une valise placée dans son coffre de voiture. Les épaules courbées, bras croisés, le quadragénaire a écouté le magistrat sans réagir. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

"C’est une violence aussi atroce qu’irraisonnée dont a été victime Marianne Chèze", déclare l’avocat général, Pierre Filliard, retraçant la nuit du 16 au 17 août 2019 au cours de laquelle la jeune femme a été tuée. Le couple rentre d’une soirée entre amis lorsqu’un différend éclate. Driss Ouhmid reproche à sa compagne d’avoir envoyé de nombreux messages à son amant au cours de la soirée. La suite de son récit, l’accusé l’a revue jeudi lors de son interrogatoire sur les faits.

"Il a sans doute dû réaliser", estime l’avocat général. Tout au long de l’instruction, Driss Ouhmid expliquait la mort de Marianne Chèze par un jeu sexuel qui aurait dérapé. "Ça ne tient pas la route", tranche-t-il. L’accusé indique désormais avoir lié les poignets et les chevilles de sa compagne dans le but d’obtenir les codes de son téléphone. Il a noué un autre serflex autour de son cou avant de le sectionner une fois l'accès à son portable obtenu.

"L'épineuse question du pourquoi"

Driss Ouhmid reconnaît s’être livré à un "déferlement de violence", frappant la jeune femme à maintes reprises après avoir lu le contenu de ses messages. C’est, selon lui, à la demande de Marianne Chèze qu’il a serré un deuxième lien autour de son cou. Celui-ci, il ne le retirera pas.

"Dans le dossier, il y avait 90 % de faux dans ce qu’il racontait. Hier (jeudi), il y avait 90 % de vrai, résume l'avocat général. C’est dans ces 10 % restants que réside toute votre réflexion." Les jurés devront déterminer si l’accusé avait l’intention de tuer Marianne Chèze. "Il s’est acharné sur elle et on ne comprend pas pourquoi. Si ce n’est pas pour la tuer, pourquoi ?"

Reste justement "l’épineuse question du pourquoi", directement liée au "fonctionnement de ce couple un petit peu étrange". Une relation basée sur "des suspicions, des reproches, de l’espionnage, des coups", a listé M. Filliard. L’accusé a reconnu s’être livré à des violences sur sa compagne l’année précédant sa mort. Marianne Chèze, elle, s’était résignée à rester par crainte de perdre la garde de ses enfants.

Verdict dans la journée

Finalement, le couple était sur le point de se séparer. Les bagages de Driss Ouhmid étaient prêts. Il avait même sollicité son ex-compagne pour l’héberger. "Non, elle (Marianne Chèze, ndlr) ne voulait pas mourir. Elle en avait peur, depuis un moment déjà. Au moment où une nouvelle vie lui semblait possible, pas question qu’elle meure", soutient le magistrat.

Le lendemain des faits, Driss Ouhmid prend la route en direction de l’Italie avec ses deux enfants. Il emporte la valise dans laquelle il a dissimulé le corps de sa compagne. Le père de famille est arrêté sur la route du retour, le 18 août 2019 à Doussard, alors qu’il affirmait vouloir se rendre aux autorités.

"Avec un narcissisme fragile, on ne peut pas tenir devant toutes les vicissitudes de la vie. Le réservoir, il se remplit, décrit Pierre Filliard. Le problème, c’est que vous n’avez jamais su faire appel à des gens qui savent vidanger les réservoirs. Il a explosé." Le verdict de la cour d’assises de la Haute-Savoie est attendu ce vendredi.

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