Haute-Savoie : une famille vit sous une falaise qui s'éboule, mais elle refuse d'évacuer sa maison

A Sillingy en Haute-Savoie, une famille doit évacuer sa maison située sous une falaise qui s'éboule. Visés par une procédure d'expropriation, ils refusent de partir en affirmant qu'il existe une autre solution : la réalisation de travaux de protection, en suspens depuis 7 ans.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

A Sillingy en Haute-Savoie, dans le hameau de la Petite Balme, la famille Cabarat vit sous la falaise de la Mandallaz depuis 1972. Mais pour combien de temps encore ?  

Le 24 décembre dernier, à 18 heures, le couple de septuagénaires a reçu un arrêté municipal : obligation d'évacuer la maison sous 10 jours !

La falaise s'éboule régulièrement sur le hameau. La famille est sous le coup d'une expropriation en vue de démolition pour cause de risque naturel.

Un "choc psychologique" pour ses propriétaires, très attachés aux lieux. "Mon père vit ici depuis 50 ans", explique Benoît Cabarat. "Ils me traîneront par terre, mais je resterai là. J'veux pas partir !" s'écrie sa mère en pleurs.


L'arrêté municipal d'évacuation fait suite à une chute de rochers quelques jours plus tôt.

Et ce n'est pas la première fois qu'un éboulement se produit dans le hameau classé en zone d'aléa fort de chutes de pierres.

Depuis 1995, date de la chute d'un gros bloc sur la propriété Cabarat, les autorités ont procédé à la réalisation d'un merlon tout autour du hameau. Et d'un écran de de filets pare-blocs au dessus de la maison Cabarat.

"Mais depuis ce temps-là, il ne s'est pas fait grand chose", déplore Benoît Cabarat. 

 

Un accord controversé sur les travaux de protection

 

Pourtant, en 2014, la famille avait semble-t-il trouvé un accord avec le maire et le Préfet pour engager des travaux de protection : la construction d'un merlon à l'arrière de la maison. 

"Si ces travaux avaient été réalisés, on n'en serait pas là aujourd'hui !" déplore Benoît Cabarat.  

Pour le maire de Sillingy, joint par téléphone ce dimanche, la procédure d'expropriation lancée par l'Etat serait la solution ultime face au blocage de la situation.

"Suite au caillou tombé le 16 décembre, le Préfet nous a demandé de prendre un arrêté d'évacuation. On a donc pris l'arrêté parce que s'il y a un autre caillou qui tombe et qui traverse la maison, ce sera sous notre responsabilité" explique le maire. 

 

La version du maire de Sillingy

 

Et Yvan Sonnerat donne sa version des faits pour expliquer comment on en est arrivé là. La famille Cabarat aurait refusé que les travaux de protection empiètent sur leur cour, entraînant ainsi un surcoût du chantier.

"Plus on se rapproche de la falaise, plus ça coûte cher de construire un merlon", affirme-t-il.

Selon le maire, les travaux de protection auraient finalement été estimés bien plus chers que le prix de la maison à protéger. Financés par la commune et l'Etat, ils n'auraient donc jamais été engagés pour cette raison financière.

 

Une expropriation contre l'avis du commissaire-enquêteur

 

La famille Cabarat conteste cette analyse, et rappelle que le Préfet de Haute-Savoie a pris sa décision d'expropriation -pour risque naturel- contre l'avis du commissaire-enquêteur.

La loi permet en effet au Préfet de passer outre. Mais la lecture de cet avis permet de mieux saisir la complexité de cette affaire. 

Dans son avis, daté du 28 juillet 2020, le commissaire-enquêteur écrit que la démolition "de la seule propriété Cabarat n'apparaît pas cohérente" puique la zone d'aléa fort de chutes de pierre "comprend cinq autres bâtiments".

Et, toujours selon le commissaire-enquêteur, dès 2014, la famille Cabarat "avait donné son accord pour la réalisation d'un merlon au dessus du mur d'enrochement", sur sa propriété.

Le commissaire ne semble donc pas s'exliquer "la précipitation de l'engagement de la présente procédure" d'expropriation, cinq ans après cet accord. 

Pour lui, la solution trouvée en 2014 entre le Préfet et les propriétaires, "chiffrée à 450 000 euros", "constituait "une mesure de nature à éviter l'expropriation avec les conséquences humaines qu'elle comporte".

 

 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information