La Turbine, établissement de Haute-Savoie qui regroupe un lieu d'exposition, un cinéma et une médiathèque, ne contrôlera pas le pass sanitaire de ses visiteurs. La jauge de 50 personnes est appliquée dans chacun des espaces. Un moyen de tirer son épingle du jeu face aux grands sites touristiques ?
Pas de QR code à scanner, pas de pass sanitaire à présenter. A l'entrée de la Turbine, les visiteurs sont libres d'être ou non vaccinés, d'être ou non testés. Seul contrainte : ils ne doivent pas être plus de 50 à la fois au même endroit.
A la médiathèque, les entrées sont donc limitées. Les clients et usagers supplémentaires doivent patienter à l'extérieur si la jauge est atteinte.
"C'est un choix de la collectivité de limiter le flux plutôt que de mettre en oeuvre le pass sanitaire pour permettre au public de rentrer dans des lieux culturels et de loisirs", explique Delphine Dalençon, chargée de communication à La Turbine-Sciences, d'autant que "la mise en place du pass sanitaire semble compliquée".
Mesure identique au cinéma attenant. Les salles pourraient accueillir en théorie 186 spectateurs mais depuis mercredi, ils ne sont que 50 à la fois.
Visites sur réservation
A l'étage inférieur, une dizaine de personnes profite de l'exposition ElectroSound, dans la partie Sciences de La Turbine. Ici, pas plus de restrictions. Le port du masque est obligatoire et du gel hydroalcoolique est à disposition.
L'exposition "est en jauge limitée depuis notre réouverture", ajoute Delphine Dalençon, "ne serait-ce que pour le confort des visiteurs. On est à 35 personnes maximum au même moment", indique-t-elle.
Dans la pièce avoisinante, un autre médiateur scientifique anime un atelier de programmation de robots : pas plus de douze personnes ici.
En comptant l'espace d'exposition attenant, un maximum de 47 personnes peut donc être réuni sur le rez-de-chaussée, trois fois moins que la capacité d'accueil de la plateforme d'exposition.
Pour garantir ce respect de la jauge, un système de réservation a été mis en place. Les visiteurs doivent s'inscrire et réserver leur créneau horaire.
"On sait toujours, à tout moment, combien de personnes sont présentes sur l'espace exposition", ajoute Delphine Dalençon. "Les personnes viennent soit à 14 heures, soit à 16 heures, ils ont une heure et demi pour profiter de l'exposition et nous, nous disposons d'une demi-heure pour tout nettoyer entre deux groupes".
Six Français sur dix favorables au pass sanitaire
Le pass sanitaire aura-t-il comme effet secondaire d'amener davantage de public dans les petites salles, loin de la foule des grands sites touristiques ?
Pas nécessairement si l'on en croit des visiteurs interrogés ce jour-là : "on va s'adapter, je pense que le pass sanitaire, c'est quelque chose de plutôt bien dans l'idée de protéger l'ensemble de la population et je suis plutôt favorable".
Monsieur est vacciné, la mise en place de la mesure n'aura donc pas d'impact sur ses choix de sortie en famille.
Un autre père de famille est lui, résigné. "C'est hyper compliqué, c'est quelque chose de difficile à vivre. Pour faire quelque chose maintenant, il faut être vacciné ou il faut faire un test, à chaque fois, à chaque sortie. Forcément, ça va nous limiter jusqu'à ce que tout le monde soit vacciné", confie-t-il.
D'après plusieurs sondages, six Français sur dix seraient favorables au pass sanitaire.
Il faudra attendre plusieurs semaines pour voir si l'application du pass sanitaire génère un nouveau flux de touristes dans les petits espaces qui n'acceptent pas plus de 50 personnes.
Delphine Dalençon en profite pour encourager Annéciens et touristes à venir découvrir les expositions scientifiques ludiques de la Turbine.
"Tout le monde est le bienvenu, venez vous amusez ici, c'est encore un espace un peu de liberté", dit-elle, "dans le respect des gestes barrières".