Un an après l'incendie de l'hôtel de ville d'Annecy, les travaux ont pris du retard du fait de la crise sanitaire. La mairie, qui devait initialement fermer pour deux ans, ne rouvrira pas avant 2024. France 3 Alpes fait le point sur l'avancée du chantier.
Un épais panache de fumée et des flammes dévorant le toit de l'édifice centenaire. Les images de l'incendie restent intactes, un an après que la mairie d'Annecy a été en proie aux flammes. Le 14 novembre 2019, le feu se déclarait dans une armoire électrique du troisième étage. Rapidement, toute la partie supérieure du bâtiment était atteinte.
Quelque 111 sapeurs-pompiers étaient mobilisés au plus fort de l'intervention. Mais rien n'a permis de sauver la toiture, presque entièrement calcinée. Les étages inférieurs ont, eux, été détériorés par l'eau. La structure de l'édifice de 1850, construit du temps où la Savoie appartenait au royaume italien de Piémont-Sardaigne, n'est pas mise en péril. Mais l'intérieur, largement détérioré, doit être réhabilité.
"Ce bâtiment, il a plus de 160 ans aujourd'hui. Il a une histoire et il en a une nouvelle qu'on est en train d'écrire. Cette nouvelle histoire va s'inscrire dans cette responsabilité que nous avons vis-à-vis de la génération qui arrive", fait savoir le premier adjoint au maire écologiste d'Annecy, Benjamin Marias. L'ancien maire Jean-Luc Rigaut avait d'abord annoncé une fermeture de deux ans. Une durée revue à la hausse après des retards de chantier causés, notamment, par la crise sanitaire.
"Les travaux de curage, de préparation, d'installation du parapluie ont été plus longs que prévu avec le confinement, les expertises. La perspective, c'est plutôt début 2024 pour l'installation dans ce nouvel hôtel de ville", prévoit Benjamin Marias. Les premiers résultats sont déjà visibles en prenant un peu de hauteur. Sur le sommet du bâtiment culmine un toit parapluie, structure composée de 60 tonnes de tubes et recouverte d’une bâche. Il permet d'assurer la protection du bâtiment contre les intempéries pendant les travaux.
"Il a été placé suffisamment haut pour nous permettre de reconstruire la future charpente et la future couverture tout en permettant que l'ensemble du bâtiment reste à l'abri", explique le directeur du patrimoine bâti à la mairie d'Annecy, François Lachaux. Son installation a été achevée il y a un mois, après le déblaiement de quelque 1 200 tonnes de débris.
La prochaine étape du chantier débutera début décembre pour s'achever en avril prochain. "Elle consistera à curer les niveaux inférieurs du bâtiment, du rez-de-chaussée jusqu'au troisième étage de sorte à enlever tous les matériaux qui ne seront pas réutilisés pour la reconstruction", reprend François Lachaux. Environ 1 600 tonnes de matériaux doivent encore être retirées.
Moulages et décors d'époque vont être copiés pour être reproduits à l'identique dans le futur édifice. Un bâtiment qui tranchera avec le précédent. Son hall "froid et austère" sera transformé en un "lieu de vie, de rencontre", annonce le premier adjoint qui veut associer les habitants au projet de reconstruction. Un concours d'architecte sera lancé en début d'année prochaine avec la désignation de l'équipe lauréate "vraisemblablement en septembre" 2021.
Certaines orientations ont d'ores et déjà été décidées avant cette étape. L'isolation de l'hôtel de ville sera d'origine naturelle et "la plus grande part" des énergies utilisées sera renouvelable. Une nappe d'eau découverte sous les jardins de l'Europe pourra, par exemple, être utilisée pour le système de chauffage sur le modèle d'une pompe à chaleur.
"On peut aussi imaginer, sur le toit, des tuiles solaires qui sont très discrètes", envisage Benjamin Marias. Le début des travaux de réfection est programmé pour 2022. Ils devraient durer près de deux ans, si la crise sanitaire ne vient pas retarder encore la rénovation de l'édifice.