Témoignage. Gaza : "Des patients amputés, brûlés, polycriblés", pédiatre à Annecy, il a passé un mois auprès des blessés

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Pédiatre à Annecy, Pierre Mornand a passé un mois sur le porte-hélicoptère "le Dixmude", au large de Gaza, pour venir en aide aux blessés de la guerre entre Israël et le Hamas.
Portrait d'un médecin annécien revenu de Gaza ©France Télévisions
Publié le Mis à jour le Écrit par Juliette Pommier et Marion Feutry

Pendant un mois, un pédiatre d'Annecy est intervenu près de Gaza pour soigner des blessés du conflit israélo-palestinien. Mobilisé sur le porte-hélicoptère français "le Dixmude", stationné en Égypte, il fait partie de la réserve sanitaire.

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"Je vais prendre les carnets de santé." Pour Pierre Mornand, c’est le retour au quotidien. Ce pédiatre de l’hôpital d’Annecy, en Haute-Savoie, revient d’une mission humanitaire au Proche-Orient... Il a passé un mois à bord du "Dixmude", un porte-hélicoptère français déployé au large de Gaza, dans le port égyptien d'Al-Arich depuis le 27 novembre, pour soigner les blessés de la guerre entre Israël et le Hamas.

"Mes patients étaient des enfants et des adultes. Des patients amputés, souffrant de brûlures, parfois polycriblés, présentant beaucoup de fractures, des traumatismes crâniens, raconte le médecin. On a vraiment travaillé de façon très unie, les choses se sont bien passées malgré la lourdeur de tout ce qu'on a pu voir et entendre."

80 soignants mobilisés sur le porte-hélicoptère

Quatre-vingts personnels médicaux et paramédicaux opèrent à bord du porte-hélicoptère. Brancardiers, gynécologues, chirurgiens... Une aide française bienvenue pour ces civils de Gaza confrontés à des hôpitaux saturés. "Les Français se comportent avec nous comme les membres de notre famille, explique Abad, victime d’un tir de missile et hospitalisé sur le Dixmude. Ils nous prodiguent tous les soins dont nous avons besoin."

Comme près de 4 000 professionnels de santé, Pierre Mornand fait partie de la réserve sanitaire. Des personnels médicaux civils, volontaires pour quitter leurs hôpitaux pour des missions humanitaires, prêts à se confronter à des situations difficiles, bien loin de leur quotidien.

"Je pense que je n’en oublierai aucun”

Lorsqu’il évoque son expérience sur le porte-hélicoptère, le pédiatre se souvient d'un épisode particulièrement frappant. "Il y a une situation qui nous tous a bien marqué. Une nuit, nous avons vécu une arrivée massive de blessés. Nous avons accueilli 24 patients, dont 18 enfants, directement arrivés de Rafah, relate Pierre Mornand. On a eu beaucoup d'enfants très blessés, des parents marqués psychologiquement, dans cette ambiance de nuit particulière."

De l’Égypte, le pédiatre garde "plein d’images de [ses] patients". "Chacun m'a marqué par son histoire, par ce que l’on pouvait découvrir au quotidien, sur leur vécu sur place. Je pense que je n’en oublierai aucun."

Depuis la fin novembre, près de 250 actes de chirurgie et 1 600 consultations ont été réalisés à bord du Dixmude, qui doit encore rester jusqu'au 27 janvier au large de Gaza.

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