VIDEO. A peine ouvert, déjà débordé : le nouveau centre médical d'Annecy accueille les patients sans solution

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Le centre médical de soins immédiat d'Annecy, ouvert depuis six mois, reçoit une soixantaine de patients par jour ©France 3 Alpes / M. Feutry - B. Metral - S. Villatte

Pour pallier l'encombrement des urgences et la pénurie de médecins traitants, de nouvelles unités de soins voient le jour en France. Les centres médicaux de soins immédiats sont des structures privées qui prennent les patients sans rendez-vous. A Annecy, le centre a ouvert en juin. Et il est déjà débordé.

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Munis de bonnets, de gants et de manteaux épais, ils sont une demi-douzaine, dès l'ouverture, à faire la queue dehors, attendant leur tour pour être pris en charge pour une infection urinaire, un abcès, de la fièvre ou une douleur abdominale. À l’intérieur du centre médical de soins immédiats d'Annecy, situé à Seynod (Haute-Savoie), la salle d'attente est pleine.

Une dame d'une soixantaine d'années est venue "pour la proximité" et "pour avoir moins d'affluence que chez le kiné ou à l'hôpital" mais "ça n'a pas l'air d'être le cas", dit-elle. "À l'hôpital, aux urgences, on attend cinq heures, à la clinique deux heures et là, c'est indiqué qu'on ne devrait pas attendre plus d'une heure", se rassure-t-elle.

Dans une ville comme Annecy, on est loin du désert médical et pourtant, de nombreux patients "ne savent pas vers qui se tourner", explique Adrien Drouet, ancien médecin urgentiste qui a ouvert cette structure privée avec trois autres confrères au début du mois de juin 2023.

Alternative aux urgences et à la médecine de ville

"Ils arrivent chez nous, ils se sont fait jeter de partout. Ils se sont présentés aux urgences, ce n'était pas assez grave. Ils ont fait le 15, on leur a dit d'aller vers la maison médicale de garde, SOS Médecins, etc. Et puis, en fait, tous les créneaux sont pris, partout, tout le temps. Et les patients arrivent chez nous en dernier recours et ils sont de plus en plus nombreux", indique le médecin. 

Un flux ininterrompu de patients de 9 heures à 20 heures car ici, les consultations sont sans rendez-vous. Une soixantaine de personnes, au minimum, sont ainsi prises en charge quotidiennement.

Les professionnels de santé ne traitent pas les urgences vitales, que les cas "sans gravité". "Les patients arrivent par leurs propres moyens et repartent seuls", précise Arnaud Michalon, un autre médecin.

Ils arrivent chez nous, ils se sont fait jeter de partout.

Adrien Drouet, médecin au centre médical de soins immédiats d'Annecy

"On fait de la consultation ponctuelle, pas de suivi", complète l'infirmière. "On a beaucoup de 'petite médecine', des syndromes grippaux ou autres et là, on a pas mal de traumatologie qui arrive avec la saison hivernale, le ski, les plaques de verglas, etc.", estime Marion Pelletier. 

Un besoin "énorme" et "sous-estimé"

Dix-neuf centres médicaux de soins immédiats (CMSI) ont déjà vu le jour sur le territoire hexagonal. Quatorze devraient bientôt ouvrir leurs portes. Ils sont conçus comme des relais entre la médecine de ville et les urgences. 

"Je n'ai pas de médecin traitant parce que c'est très compliqué d'en trouver un à Annecy", explique Manissa, venue pour un problème au genou. "Mon premier réflexe, c'était les urgences mais maintenant, elles sont régulées donc il faut appeler le 15 avant de pouvoir entrer", dit-elle "et ils m'ont annoncé six heures d'attente dimanche soir ou venir ici lundi matin".

"Il y a un besoin énorme, insoupçonné et qui est complètement sous-estimé à mon sens", insiste Adrien Drouet. Une situation loin d'être propre à Annecy. "Dans le réseau des CMSI, on vit tous la même chose", assure-t-il.

 

Je trouve ça assez inquiétant pour les années à venir quand on sait que le creux de la vague de la démographie médicale, c'est 2035.

Adrien Drouet, médecin au centre médical de soins immédiats d'Annecy

"Je trouve ça assez inquiétant pour les années à venir quand on sait que le creux de la vague de la démographie médicale, c'est 2035. On se dit qu'on a quelques années compliquées à venir devant nous. On essaie de répondre à une partie des besoins de soins non programmés, mais on ne pourra pas tout faire", continue le médecin.

Une deuxième garde médicale quotidienne a été mise en place la semaine depuis ce lundi 8 janvier "face aux besoins grandissants". Une deuxième secrétaire arrivera également dans une quinzaine de jours pour "fluidifier l'accueil et réduire le temps d'attente".

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