Deux médecins de Belleville-en-Beaujolais (Rhône) ont cessé leur activité pour raisons personnelles. Des centaines de patients resteraient depuis sur le carreau, depuis mi-décembre, sans médecin traitant à proximité. L'un d'entre eux témoigne.
Il y a une dizaine de jours, vers mi-décembre, le cabinet médical de la Gare à Belleville-en-Beaujolais (Rhône) a définitivement fermé ses portes. Deux médecins ont cessé leur activité professionnelle pour des raisons personnelles. La troisième médecin a déménagé au pôle médical de la ville mais elle ne prend pas de nouvelles personnes. Les patients des deux professionnels de santé, qui exerçaient dans les locaux, se retrouvent alors sans médecin traitant.
Un départ regretté
C'est un gros problème pour beaucoup d'entre eux qui ne peuvent pas prendre la voiture pour se rendre dans un autre cabinet, à quelques kilomètres de leur domicile."Je me déplace seulement à vélo ou à pied, je n'ai pas de permis de conduire, je suis vraiment dans la panade", confie un patient de 69 ans, agacé. "J'étais suivi par le Docteur Brunel pour mon traitement notamment et les prescriptions régulières de prise de sang".
Passionné, le docteur Brunel est parti avec énormément de regret."Il m'a dit, lors de notre dernière consultation, le 15 décembre, qu'il n'en pouvait plus, qu'il avait manifesté il y a quelques semaines pour dénoncer les conditions dans lesquelles travaillaient certains personnels du milieu médical et le manque de moyens à l'hôpital". Il avait annoncé son départ à ses patients quelques semaines plus tôt.
"Je ne sais pas comment je vais faire"
Malgré cette annonce anticipée, personne n'est venu remplacer les deux médecins et aucun professionnel de santé de la ville ne prend de nouveaux patients : "C'est une catastrophe, je ne sais pas comment je vais faire", raconte le sexagénaire. Comme lui, plusieurs centaines de patients se retrouveraient sans médecin traitant depuis le départ du Dr Brunel.
Cependant, la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) Beaujolais Dombes incite les patients à s'inscrire sur leur site pour augmenter les chances d'avoir un médecin. La structure partage les différentes demandes avec les médecins généralistes qui contactent les patients dès qu’une place se libère. Les patients prioritaires sont les personnes en affection longue durée (ALD). Mais ce système et le manque de personnel ne garantissent pas une prise en charge de tous les patients.
Un rapport du Sénat, paru en mars 2022, montre que 11% des Français de 17 ans et plus n’avaient pas de médecin traitant en 2022, soit environ 7 millions de personnes en France.