Salariée dans une cave à vin à Thônes, en Haute-Savoie, Rachel Gay a été élue meilleure jeune caviste de France au terme de deux jours d’épreuves intensives à Cognac. Portrait.
Depuis cinq ans, la ville de Cognac accueille le concours du meilleur caviste de France, organisé par le magazine Terre de Vins et divisé en plusieurs catégories. Cette année, au terme d’une série d’épreuves, la Haut-Savoyarde Rachel Gay a remporté le titre dans la catégorie jeune.
Un entraînement intensif
Couleur, robe, nez : pendant un an et demi, Rachel s’est entraînée jour et nuit à reconnaître le vin qu’elle dégustait. Parmi les épreuves du concours, dégustation à l'aveugle, quiz de rapidité et une simulation de vente-conseil. "C’était assez long, assez intensif. Il y a beaucoup de révisions pour remettre les connaissances à jour et déjouer les nuances entre chaque appellation."
Tout ce que j’ai dégusté pendant un an et demi, je l'ai fait sans savoir ce qu’il y avait dans la bouteille, que ce soit lors d’entraînements ou lors de repas avec des amis. Ça fait travailler les sens et les instincts.
Rachel Gay, meilleure jeune caviste de France
Un entraînement sans relâche qui a permis à la Haut-Savoyarde, du haut de ses 29 ans, de se hisser sur la première marche du podium. Fin octobre, aux côtés de 39 autres candidats, elle est couronnée du titre de meilleur jeune caviste de France. Une fierté : "Celle d’avoir concouru aux côtés de personnes qui avaient plus d’expérience et de bouteille que moi", confie la jeune femme.
Une révélation à 10 ans
Cette passion pour le vin prend racine lors d’un voyage en Corse alors que Rachel n’a que 10 ans. "Le premier vin que j’ai eu l’occasion de sentir, c’était un muscat du cap Corse. Le côté très sucré, très aromatique, très puissant, très concentré dans le verre, tous ces arômes, ça m’a fait un déclic. J’ai su tout de suite que j’avais trouvé ma voie."
S’ensuivent alors des études dans les vins et spiritueux. Un BTS en production puis une licence en marketing et commerce : "Je me suis rendue compte au cours de mon BTS que je préférais en parler plutôt que de la faire", plaisante la jeune-femme.
Son premier job de caviste, elle l'obtient au Canada. Depuis deux ans, maintenant, Rachel a pris racine en Haute-Savoie. Elle travaille dans une cave à Thônes où elle est salariée. Ce qui lui plaît, que chaque demande soit unique.
"Il y a beaucoup d’amateurs qui viennent et là, l’échange est vraiment intéressant. On peut aller profondément dans la technique, chercher des bouteilles exceptionnelles et en parler avec enthousiasme. D'autres personnes viennent en s’excusant de ne rien connaître en vin, mais c’est aussi le but. A ce moment-là, je m’adapte vraiment à la personne que j’ai en face en adoptant des mots assez simples, qui sont à la portée de tous."
À l’avenir, Rachel envisage d’avoir sa propre cave. Et un jour, pourquoi pas, de donner des cours pour transmettre davantage son amour du vin.