L'entreprise emblématique d'Annecy, Salomon, fête ses 75 ans, ce mercredi 29 juin. L'occasion de revenir sur l'histoire de l'équipementier, marquée par une aventure familiale, des difficultés et un renouveau dans le monde du trail.
La marque est devenue une référence de la montagne et de l'outdoor. L'entreprise, elle, fait partie du patrimoine de la Haute-Savoie. Salomon fête, en ce mois de juin, ses 75 ans.
De ses débuts en 1947 dans un petit atelier du vieil Annecy à des chiffres d'affaires avoisinant le milliard d'euros par an, la marque au "S" a franchi de nombreuses étapes. Dont plusieurs obstacles au cours des années 2000. Retour en vidéo sur cette aventure haut-savoyarde.
Une ascension fulgurante dès les années 1950
Aux débuts de Salomon, la montagne, c'est avant tout la neige. L'entreprise se spécialise, au cours de ses premières années, dans les fixations de skis. Elle est une des premières à tester et à produire ses équipements avec des machines automatiques. Toutes sont mises au point par Georges Salomon, fondateur avec son père, François, de la marque.
Au cours des années 1960 et 1970, Salomon se développe, équipe de grands champions, ouvre des filiales à l'international. Elle devient la référence mondiale de la fixation.
Dans les années 80 : les chaussures iconiques et une bataille internationale
Trente ans après sa création, Georges Salomon tient toujours la barre de son entreprise. De la main d'un chef d'entreprise aguerri. Il tient à se diversifier. Et le fait avec des chaussures de ski. Il rentre dans cette nouvelle activité avec l'intention de faire mieux que ses concurrents et moins cher.
Salomon connaît ainsi ses premiers produits iconiques : les chaussures SX90 et SX91 Equipe, avec sa seule attache. Des "chaussons" connus de tous les passionnés et qui se sont développés en même temps que la "démocratisation" du ski alpin dans les années 80. Pour se faire une place, Georges Salomon doit faire face à la concurrence étrangère. A cette époque, l'intégralité du chiffre d'affaires est basée sur le ski.
Les premières difficultés
En 1990, Salomon a déjà vendu plus de 10 millions de paires de chaussures de ski alpin. L'entreprise s'est fait un nom. Mais, elle n'échappe pas à la crise du marché des sports d'hiver. La concurrence à l'international est rude. Dans les années 1990, un plan de restructuration touche 240 employés. Les ventes baissent. L'entreprise est finalement rachetée par Adidas en 1997.
Mais la collaboration avec la marque aux trois bandes ne dure pas et cesse en 2005. La marque haut-savoyarde est ensuite rachetée par le Finlandais Amer Sports, toujours actionnaire majoritaire. Mais les difficultés perdurent. Dans les années 2000, face à des coûts de production moins chers à l'international, des centaines d'emplois en France sont perdus. En 2008, la dernière paire de chaussures de ski produite sur le site de Rumilly, en Haute-Savoie, est enterrée symboliquement dans les jardins de l'usine. George Salomon décède deux ans plus tard, en 2010.
La prise de pouvoir du trail
En 2019, Jean-Marc Pambet quitte Salomon. Le président laisse derrière lui 34 ans de carrière au sein du groupe et une nouvelle ligne directrice. Les chaussures de ski et les fixations ne sont plus le fonds de commerce : le running et les activités outdoor ont pris le dessus. Au cours des années 2010, Salomon mise sur le trail. Un pari gagné, notamment grâce à l'Espagnol Kilian Jornet. La superstar de la discipline et des réseaux sociaux participe en grande partie à la nouvelle renommée de la marque.
Malgré son départ fin 2021, d'autres grands champions comme François d'Haene, multiple vainqueur de l'UTMB, ont émergé dans l'écurie Salomon. La marque crée plusieurs équipes professionnelles et s'impose comme la référence mondiale du trail. Elle devient leader des équipementiers du secteur au début des années 2020, avec un chiffre d'affaires de plus de 830 millions d'euros. De quoi assurer de beaux hivers à l'entreprise haut-savoyarde.