VIDEO. Un wagon thérapeutique pour faire voyager les résidents d’Ehpad dans leurs souvenirs

Il y a trois mois, l’Ehpad Les Ombrelles, situé à Viry en Haute-Savoie, a installé un wagon thérapeutique dans ses locaux. À bord de ce conteneur unique en Auvergne-Rhône-Alpes, les résidents peuvent s’évader le temps d’un voyage, et se remémorer leurs souvenirs dans un cadre apaisant.

Départ imminent pour Elise et Jeanne, qui s’apprêtent à embarquer pour un long voyage. Billets à composter, panneau d’affichage, bruit de locomotive qui démarre, tout porte à croire que les deux résidentes ont pris place à bord d’un train.

En réalité, elles sont toujours à Viry, dans leur Ehpad qui vient d’acquérir un wagon thérapeutique unique dans la région. Une fois installées sur les fauteuils moelleux, près de l’écran qui fait office de fenêtre, Elise et Jeanne observent le paysage qui défile. L’occasion pour Josiane Métral, animatrice à l’Ehpad, d’engager la conversation.

durée de la vidéo : 00h02mn23s

Il y a trois mois, l’Ehpad Les Ombrelles, situé à Viry en Haute-Savoie, a installé un wagon thérapeutique dans ses locaux. A bord de ce conteneur unique en Auvergne-Rhône-Alpes, les résidents peuvent s’évader le temps d’un voyage, et se remémorer leurs souvenirs dans un cadre apaisant. • ©France 3 Alpes

"Quand vous étiez jeunes, vous alliez vous promener dans des endroits comme ça ?" demande-t-elle, jouant les passagères bavardes. "J’ai commencé à travailler à l’âge de 15 ans, j’étais toujours dans les maisons bourgeoises. Je me suis très peu intéressée au-dehors, raconte Jeanne Nicollin, la doyenne de l'Ehpad. Ça porte loin tout ça ! J’ai traversé toute la guerre".

"On ne voyageait pas nous, mais je retournerais bien en Saône-et-Loire", ajoute Elise Vionnet, pensive, en regardant le paysage verdoyant défiler sur l’écran.

"Ça a permis à certaines familles de retrouver leurs parents"

Animatrice depuis plus de 20 ans, Josiane Métral a l'habitude de passer du temps avec les résidents. Mais dans ce wagon, elle convient que les relations sont différentes. "Comme dans un vrai train, il y a des moments où on casse la croûte, où on boit un petit coup. Et pour les résidents qu’on a du mal à faire boire, ça les aide à boire dans le train", explique-t-elle. "Ça a permis aussi à certaines familles de retrouver leurs parents, car les échanges ne sont pas toujours faciles avec un parent qui a perdu la tête, ou qui ne sait plus trop où il est."

"Ça permet aux résidents qui sont atteints de troubles cognitifs de s’échapper pendant un moment du quotidien, d’avoir un moment d’apaisement" confirme Martin Cabrol, directeur de l'Ehpad Les Ombelles.

Voyage de nuit, sous la neige ou en bord de mer, les images défilent et stimulent la mémoire des passagères. "J'entends siffler le train", chantonne Jeanne, 102 ans, qui s’émerveille toujours dans ce train pas comme les autres.