"Emprise et Galaxie" : loin de la carte postale, une exposition photos livre un autre regard sur la Haute-Savoie

"Emprise et galaxie", c'est le voyage de deux photographes, Eric Tabuchi et Nelly Monnier, dans la Haute-Savoie d'aujourd'hui. Un regard rare, décalé, souvent drôle, en tout cas inédit. Une sorte de réflexion ethnographique en décalage avec des icônes du territoire.

Eric Tabuchi et Nelly Monnier se sont installés en résidence d'artistes pendant près d'un semestre à la Villa du Parc, centre d'art contemporain à Annemasse. Le temps de prendre du temps, le point de départ d'un voyage à travers les régions du Pays de Gex, du Chablais, du Faucigny et du Genevois.

L'exposition "Empire et Galaxie" est née de leurs pérégrinations et offre un regard totalement inédit, "comme une réflexion ethnographique", aime à le souligner Michel Delajourd, médiateur culturel et responsable public Villa du Parc à Annemasse. "Quand on habite un territoire, c'est un peu comme dans notre maison, on finit par ne plus percevoir les détails, par ne plus faire attention aux interrupteurs, à l’éclairage. Et bien c’est un peu pareil. Alors pour nous, cela a révélé des objets architecturaux, des endroits qu’on ne voyait pas, ou qu’on ne voyait plus", explique-t-il.

Ici, le duo se trouve quelque part entre Annemasse et Cluses, au bord de l'autoroute dans cette plaine haut-savoyarde où l'on voit défiler une architecture entre Empire et Galaxie

Loin des clichés d'une Haute-Savoie touristique et avenante, drôle et décalé, le duo de photographes a collecté aux abords des routes, sur les cols de montagne ou dans les stations "le modeste, le négligé, l'abandonné et la réalité" .

Le Mont-Blanc ? Ils aiment à dire qu'ils ne l'ont pas vu

 

"Ne demandez pas à Nelly Monnier et Eric Tabuchi comment ils ont trouvé le Mont-Blanc lors de leur longue résidence dans les régions alpines. Ils n’en ont rapporté aucune image et se plaisent à dire qu’ils ne l’ont simplement pas vu. Trop haut pour être distingué sans recul, souvent caché par les nuages d’altitude qui s’accrochent aux sommets, ou juste totalement invisible depuis les plaines englouties chaque hiver par le lac d’air froid, ce stratus aussi bas que maussade qui caractérise la vie dans le Genevois. Un temps qui sied, par chance, parfaitement au duo d’artistes, qui privilégie le ciel gris pour ses prises de vue photographiques par souci documentaire d’une lumière égale évitant trop de contrastes. Le plus haut sommet des Alpes, dont la photogénie requiert plutôt une météo radieuse, ne s’est donc pas imposé au regard des artistes", commente la commissaire de l'exposition, Garance Chaber.

 

Lors de leurs pérégrinations dans cinq régions naturelles savoyardes, ils se sont arrêtés dans les habitats d'une certaine période de l'histoire, des pavillons des ouvriers du décolletage aux fantasmes des promoteurs immobiliers, des documents qui alimentent et documentent leur projet d’Atlas des Régions Naturelles. Une encyclopédie photographique du bâti et des paysages vernaculaires du territoire français, plusieurs milliers d'images sur une France transformée depuis les Trente Glorieuses.

A méditer et à voir jusqu'au 19 décembre 2021, à la Villa du Parc à Annemasse.

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