"L'appartement n'est pas dans un bon état" : à Annemasse, des squatteurs sommés de quitter les lieux après des mois d'occupation

À Annemasse, en Haute-Savoie, le dernier logement de la résidence du Clos Greffier occupé illégalement a été libéré dans la nuit du 23 au 24 novembre 2023. Les membres de la copropriété se disent "soulagés" et sont dans l’attente du procès qui se déroulera au mois de mars.

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"Le dernier appartement occupé a été restitué à son propriétaire", assurent les services de la préfecture de la Haute-Savoie, ce vendredi 24 novembre, suite à une notification d'expulsion délivrée la veille par la police nationale. Dans la résidence du Clos Greffier, située rue du Clos Fleury à Annemasse, plus aucun logement n’est occupé illégalement.

Un "immense soulagement" pour les propriétaires concernés dont fait partie Christelle Combépine. En septembre dernier, son logement avait été squatté et elle avait décidé de médiatiser l'affaire.

Un faux syndic, un faux gardien et des occupations illégales

En septembre dernier, Christelle Combépine apprenait que son locataire avait été mis à la porte sans en avoir été informée. "Mon locataire a été ‘sorti de son appartement avec ses meubles et ses effets personnels’ et remplacé par des squatteurs", explique la propriétaire. Au total, dans cette résidence du Clos Greffier, quatre appartements ont été occupés illégalement, ainsi que la loge réservée au gardien.

Plusieurs plaintes ont été déposées, une enquête a été ouverte par le parquet de Thonon-les-Bains et deux personnes sont aujourd'hui poursuivies pour "escroquerie par la mise à disposition lucrative d’un bien immobilier appartenant à autrui et violation de domicile". Ces personnes sont soupçonnées de s’être accaparé ces appartements pour y installer leurs propres locataires, organisant même un syndic auto-proclamé au sein de la résidence. Placées sous contrôle judiciaire, elles comparaîtront devant le tribunal correctionnel au mois de mars.

Le Conseil d'Etat a tranché

Si Christelle Combépine a été la première à récupérer son logement elle-même avec la présence d’un huissier, les services de l'Etat avaient ordonné, par arrêté, l'expulsion des occupants des trois appartements restants.

L’un d’entre eux avait déposé un recours contre cet arrêté de la préfecture. Le tribunal administratif de Grenoble avait ensuite décidé de suspendre l’expulsion. Mais, cette dernière décision a été annulée ce 22 novembre par le Conseil d’Etat. Dès le lendemain, les forces de l’ordre ont notifié aux derniers occupants qu’ils avaient 24 heures pour quitter les lieux.

"Nous avons découvert une porte ouverte et un appartement quasiment vide", affirme Florian Delarue, le directeur du syndicat de copropriété IBG, qui s’est rendu sur les lieux ce vendredi 24 novembre au matin, accompagné de la police et d’un serrurier. "Je n’ai pas envie de dire que l’appartement est dans un état catastrophique car j’ai déjà vu pire, mais il n’est vraiment pas dans un bon état" regrette-t-il.

Tous les appartements concernés sont libérés et les serrures sont changées.

Florian Delarue, directeur du syndicat de copropriété IBG

"J’espère que la justice va taper fort, il ne faudrait pas que ça leur donne l’idée de recommencer", confie ce professionnel qui attend le procès prévu le 19 mars. "Nous avons peur qu’ils récidivent" redoute Christelle Combépine, "les cerveaux de cette affaire et leur homme de main vivent dans notre résidence". La propriétaire qui semble usée par cette affaire qui dure depuis 2017, prévient : "Nous sommes des gens lambdas, cela peut arriver à n’importe qui".

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