"C'est mon corps qui m'a dit stop" : après un burn-out, l'ancienne biathlète Marie-Laure Brunet accompagne les athlètes de Paris 2024

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Après avoir mis un terme à sa carrière, victime d'un burn-out à seulement 25 ans, la biathlète Marie-Laure Brunet s'est reconvertie en accompagnatrice mentale. Elle prépare une quinzaine d'athlètes en vue de leurs prochaines échéances, notamment les Jeux olympiques de Paris 2024.

Son lieu de travail a bien changé. Elle a troqué les skis et les pistes de fond pour un bureau plus intime au beau milieu de la Haute-Savoie. Désormais, l'ancienne biathlète enfile sa combinaison d'accompagnatrice mentale pour assister les athlètes dans leurs ambitions.

Une carrière stoppée à 25 ans

Après avoir passé plusieurs saisons dans les rangs de l'équipe de France de biathlon, la Pyrénéenne a choisi de mettre un terme à sa carrière en 2014. Une décision prise à l'âge de 25 ans, alors qu'elle avait encore beaucoup de titres à aller chercher. Mais pour Marie-Laure Brunet, il était temps de se retirer après plusieurs saisons difficiles "physiquement et mentalement", à l'image notamment de son malaise survenu le 21 février 2014 pendant son relais aux Jeux olympiques d'hiver de Sotchi.

"Pendant trois années, j'ai vraiment fonctionné au mental et je me disais : 'Je vais serrer la vis.' C'est ce que je me suis dit avant de partir sur ce relais. J'ai dit à mon entraîneur que je n'étais pas en forme. Et il m'a répondu : 'Ca va aller.' J'ai acquiescé en me disant qu'effectivement, six kilomètres, c'est rien, je sais le faire. Je vais serrer la vis", se remémore l'ancienne biathlète.

Finalement, Marie-Laure Brunet s'élance et s'effondre dès la deuxième boucle à skis après avoir réalisé un sans-faute lors de la première session de tir. La France doit abandonner et la jeune femme est même évacuée sur civière.

"Au bout d'un moment, le mental n'arrive plus à surcompenser. C'est mon corps qui me dit stop et qui m'arrête. Comme j'étais connue pour être quelqu'un de très forte mentalement, on se disait : 'C'est bon, elle gère'. Mais en réalité, je ne gérais pas du tout. Il y avait un vrai décalage entre ce que je vivais intérieurement et ce que j'affichais", raconte encore Marie-Laure Brunet.

La biathlète tire sa révérence avec deux médailles olympiques, dix médailles aux Championnats du monde et dix podiums en Coupe du monde. Un palmarès déjà bien étoffé pour une championne à la retraite à 25 ans.

Mettre les mots sur ses maux

Après avoir mis un terme à sa carrière professionnelle, Marie-Laure Brunet a souhaité suivre une psychothérapie. Une expérience qui lui a transmis le goût de mettre les mots sur ses maux. La Pyrénéenne a choisi de se reconvertir en accompagnatrice mentale. Un métier au plus près des sportifs pour éviter qu'ils vivent les mêmes épreuves qu'elle a traversées.

"On est loin de l'image du coach à l'américaine qui va être plutôt dans la motivation. Moi, je vais poser les questions pour que l'athlète trouve lui-même ses propres réponses et les recettes qui vont fonctionner pour lui", explique l'accompagnatrice mentale.

Dans son bureau du jour, Florian Ludwig, membre des équipes de France d'aviron, vient chercher quelques clés pour performer et "mieux gérer [s]es émotions à l'entraînement et en compétition". 

"Dans le monde de l'aviron, on pouvait être dans un schéma un peu plus ancien où l'on pensait forger le mental lorsque l'on tape à l'entraînement. Mais en réalité, la préparation mentale, ce n'est pas cela. C'est de se rendre disponible dans son sport, de garder un équilibre, de construire sa vie intelligemment autour du sport que l'on pratique", raconte le rameur.

Une qualification aux JO de Paris en ligne de mire

Le rameur isérois du club nautique de Chambéry Le Bourget travaille depuis juin avec Marie-Laure Brunet. Désormais, il se prépare pour réaliser les minimas nécessaires à la qualification de son bateau pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Tout se jouera en mai prochain lors de la régate de Lucerne, en Suisse. 

"Avant de consulter Marie-Laure, j'avais plus de doute. Même si on a raté le coche aux mondiaux d'aviron en septembre dernier, cela m'a permis d'arriver avec plus de confiance et de certitude sur notre duo [formé avec Amrnad Pfister, NDLR]. J'espère que cela va augmenter nos chances de qualification pour nos prochaines échéances", révèle le Florian Ludwig.

Dans ses locaux de Villaz, en Haute-Savoie, Marie-Laure Brunet accompagne une quinzaine d'athlètes dont beaucoup sont concernés par les prochains Jeux olympiques. "L'objectif, c'est éviter d'arriver à l'échéance en étant cramé car on aura tout donné pour aller chercher son ticket. C'est un peu embêtant. Je crois que pour performer, il faut arriver avec une fraîcheur mentale et une envie qui vont nous permettre de monter tous nos paramètres au maximum", explique l'accompagnatrice mentale.

Marie-Laure Brunet propose aujourd'hui des conseils, une écoute au service des athlètes et de leurs performances en vue d'éviter qu'un trop-plein d'émotions olympiques éteigne la flamme qui les anime.

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