La ville de Chamonix-Mont-Blanc (Haute-Savoie) a suspendu la pratique du wingsuit, sport extrême consistant à se lancer dans le vide équipé d'une combinaison en forme d'ailes, après cinq accidents mortels cette année.
"On suspend la pratique de l'activité dans la vallée de Chamonix dans l'attente de propositions concrètes pour la sécuriser", a indiqué Jean-Louis Verdier, adjoint chargé de la montagne à la mairie de Chamonix.
La commune de Chamonix, qui recense plusieurs milliers de sauts par an en wingsuit, va demander aux pratiquants de lui soumettre des propositions concernant notamment les plans de vol et les zones d'atterrissage avant de réautoriser ce sport.
"On veut des zones d'atterrissage bien déterminées, que ça ne se fasse pas de façon anarchique", a précisé M. Verdier. L'arrêté de suspension, qui était en cours de signature mercredi, pourra durer de quelques mois à un an si nécessaire, selon lui.
Une fois que la suspension aura pris fin, "on se doute bien qu'il y aura quand même des accidents mais on ne veut pas qu'il y ait de mise en danger de la vie d'autrui", a souligné l'adjoint au maire, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Lundi, un jeune wingsuiter russe est mort en percutant un immeuble inhabité en entrée de ville à Chamonix. Son parachute ne s'est pas ouvert pour une raison inconnue.
Depuis le début 2016, 35 personnes ont trouvé la mort dans le monde en pratiquant ce sport extrême, dont cinq à Chamonix, selon le site internet du magazine spécialisé Blinc, qui recense tous les événements de ce type.
Interdite quelques mois en 2012 après plusieurs accidents, la pratique du wingsuit était déjà réglementée à Chamonix depuis 2013. Les adeptes doivent notamment prévenir le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) avant chaque vol. En outre, les sauts sont interdits entre 10H00 et 15H00 du 1er juin au 30 septembre pour éviter tout accident avec les parapentistes.