Une avalanche s’est déclenchée ce dimanche 9 avril sur le glacier d'Armancette, aux Contamines-Montjoie (Haute-Savoie), faisant quatre morts et plusieurs blessés. Une coulée de neige de 1 600 mètres de longueur sur 500 mètres de large, décrite comme exceptionnelle par les spécialistes, alors que Météo France avait classé la journée en risque avalanche 2/5.
Les conditions paraissaient idéales, voire parfaites, en ce week-end de Pâques pour aller en montagne. Un grand soleil, des températures fraiches en altitude, un risque d’avalanche limité. En effet, selon le bulletin de Météo France, il était de 2/5 dans le massif du Mont-Blanc.
L’avalanche la plus meurtrière de l’hiver
Pourtant, une avalanche s’est déclenchée ce dimanche 9 avril, en fin de matinée sur les hauteurs des Contamines-Montjoie, sur le glacier d’Armancette, "une avalanche d’une ampleur exceptionnelle", selon Stéphane Bornet, le directeur de l'Anena (associations Nationale Études Neige et Avalanches). Une coulée de neige estimée à 1 600 mètres de longueur sur 500 mètres de large. Une coulée "monstrueuse", d'après le spécialiste.
Selon un bilan provisoire, cette coulée a emporté au total 13 skieurs en randonnée, 8 en sont sortis indemnes. Une autre personne a été blessée. Quatre personnes ont perdu la vie, dont deux guides de haute montagne, très expérimentés.
"Il s’agit de l’avalanche la plus meurtrière de l’hiver", ajoute Stéphane Bornet, qui indique que le bilan provisoire de la saison passe de 16 à 20 morts.
Selon l’Anena, il faut remonter au 5 novembre dernier, à la grande Casse en Savoie, pour voir un bilan supérieur à un mort dans une avalanche.
Un risque invisible en surface
"Cet hiver a été très particulier, raconte Stéphane Bornet, il y a eu des périodes sans neige, suivies de périodes avec de fortes chutes de neige. Ces différentes couches se sont accumulées, le manteau neigeux s’est développé et s’est complexifié, présentant à la fois des couches solides et des couches fragiles."
"Là, dans cette avalanche", ajoute le directeur de l’Anena, "la sous-couche de neige fragile était enfouie sous d’autres couches de neige qui, elles, ont formé un manteau neigeux plutôt stable en surface, et donc ces 'pièges sous le pied' n’étaient pas décelables en surface."
Dans ce type d'avalanche, les couches de neige cèdent sous l'effet d'une surcharge, ou après le passage d'un ou plusieurs skieurs. "Les conditions affichées étaient très favorables, aujourd’hui, il y avait beaucoup de monde en montagne. Les personnes décédées étaient deux guides, très expérimentés et reconnus pour leur sagesse. C’est très traumatisant ce qu’il s’est passé", conclut le spécialiste.
