La cérémonie organisée ce dimanche 24 mars pour les 20 ans de la catastrophe du Mont Blanc a été l'occasion, pour les élus et les décideurs, de rappeler les nouvelles politiques mises en oeuvre depuis l'incendie. Des mesures saluées par les familles de victimes.
Octobre 1999. Quelques mois après l'incendie, la France découvre avec stupeur les images de la tragédie. L'intérieur du tunnel, noir, empreint de mort. Un choc pour les Chamoniards qui n'ont jamais oublié ce sinistre 24 mars.
"Vingt ans après, on ouvre le livre des souvenirs désagréables, admet Michel Charlet, maire de Chamonix au moment de l'incendie, en 1999. C'est dur, on avait déjà un petit peu enterré tout ça et maintenant on rouvre la plaie... Mais il faut que les choses se passent comme ça".
Plus jamais ça, tel était le message adressé aux décideurs lors de la cérémonie d'hommage aux 39 victimes qui s'est tenue ce dimanche 24 mars à Chamonix. En réponse, les exploitants du tunnel du Mont Blanc mettent en avant leurs investissements : du matériel et surtout trois casernes de pompiers professionnels.
"Près de 400 millions d'euros ont été investis pour doter ce tunnel d'éléments techniques, de caméras, de capteurs qui font que nous avons en permanence 36 000 données qui sont analysées pour éviter un nouveau drame", détaille Thierry Repentin, président d'ATMB.
Quid du doublement du tunnel ?
Des efforts que saluent les proches des victimes. "C'est important, en 20 ans, de constater que pour au moins certains tunnels, dont celui du Mont Blanc, les choses ont avancé, le travail a été fait, selon Pierre-Etienne Denis, un proche de victimes. On a des ouvrages qui sont plus surs et quelque part, c'est un hommage rendu à nos morts."
En matière de sécurité, beaucoup espèrent encore un doublement du tunnel : un deuxième tube pour faciliter les secours. Une hérésie pour les riverains et les écologistes qui, eux, redoutent une explosion du trafic.
Un débat lancinant à Chamonix tranché par la ministre des Transports après la cérémonie d'hommage : "C'est une option absolument exclue. Il y a des règles. On ne développe pas la capacité de transport routier au travers des Alpes donc il n'en est pas question", a martelé Elisabeth Borne.
Même sans deuxième tube, l'incendie de 1999 n'est pas resté sans conséquences : modification des lois, des normes, travaux dans des dizaines d'autres tunnels en France. Preuve que les 39 morts du Mont-Blanc ont à jamais marqué les esprits.