Lors d'un déplacement à Chamonix (Haute-Savoie) le 18 février, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé le versement d'une prime mensuelle aux gendarmes et aux secouristes de haute montagne.
L'annonce date de septembre 2021 mais était attendue depuis bien plus longtemps. Après le crash d'un hélicoptère de la Sécurité civile sur le domaine skiable de Villard-de-Lans (Isère), le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait promis une prime aux secouristes. Ce 18 février, il s'est rendu à Chamonix (Haute-Savoie) pour détailler les conditions de ce versement destiné aux pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM) ainsi qu'aux unités de montagne de la police nationale (CRS montagne).
44 décès en 60 ans
"Je veux dire à tous les gendarmes et à tous les CRS tout notre profond respect pour leurs interventions répétées et difficiles. Il y a eu de terribles accidents qui ont beaucoup touché la communauté de la montagne", a déclaré le ministre de l'Intérieur.
Pour les secouristes, c'est l'aboutissement d'un long combat après 44 décès en 60 ans dans la région. "Il y a des accidents, de tout temps, ça fait partie du danger du secours en montagne. Et à chaque accident, c’est l’occasion d’une cérémonie, de rencontrer les ministres en poste et d’une série de discours qui ne sont pas suivis d’acte. Pour une fois ça aboutit", lance Damien Astoul, de la compagnie CRS des Alpes.
La prime de technicité de haute montagne (PTHM), qui ira de 500€ par mois pour les équipiers, à 650€ pour les chefs d'équipe, sera perçue (à compter d'avril) au même titre que celle déjà versée aux militaires.
Voilà plus d'une dizaine d'années que la profession réclamait cette prime en raison de la dangerosité de leurs interventions. En décembre 2020, un hélicoptère du Service aérien français (SAF) s'était écrasé en Savoie, à Bonvillard, faisant cinq morts. Dans la région, quatre autres accidents ont endeuillé les secours en montagne.
La sécurité civile pas concernée
"Il y a un danger par rapport au moyen de transport, l'hélicoptère, mais aussi par rapport aux différents milieux d'intervention, avec les avalanches ou les chutes de pierres. Même si on essaie de minimiser et de maîtriser les dangers, on cumule tout cela, il n'y a jamais de risque zéro", poursuit Damien Astoul.
Ces risques, les personnels de la sécurité civile, comme les sapeurs-pompiers, les connaissent également. Ces derniers ne sont toutefois pas inclus dans cette mesure.