Le skipper de Haute-Savoie, Aurélien Ducroz, est revenu sur son démâtage lors de la Route du Rhum 2022, synonyme de la fin de son aventure. Malgré la frustration, le Chamoniard espère revenir dans quatre ans.
L'aventure de la Route du Rhum 2022 fut amère pour Aurélien Ducroz. Le Haut-Savoyard, engagé en Class40 à bord de son Crosscall, a été contraint à l'abandon, mi-novembre, après avoir démâté lors de sa première grande traversée en solitaire.
Le skipper, ancien champion de ski freeride, figurait parmi le lot des "outsiders" à la victoire finale. Il pointait à la 11e place au classement provisoire, alors qu'il traversait un front violent : "Le vent était légèrement redescendu, mais la mer était encore très grosse et une vague plus grande que les autres a soulevé le bateau très haut. L’atterrissage a été violent et le mât s’est écoulé sur lui-même", expliquait-il après avoir quitté la course.
Le bruit du mât
"Je vais mettre un petit peu de temps à digérer tout ça. Il va falloir continuer, ne pas s'arrêter là-dessus", a-t-il réagi à notre micro, près de trois semaines après son retour chez lui, à Chamonix.
J'entends encore ce bruit de craquement, le fracas du mât qui tombe. Je crois que ce bruit, c'est ce qu'il y a de plus douloureux. Ce bruit sonne la fin de mon aventure.
Aurélien Ducroz, skippeur.
"J'étais hyper frustré que ça s'arrête aussi vite, hyper frustré que ça s'arrête tout simplement. J'entends encore ce bruit de craquement, le fracas du mât qui tombe. Je crois que ce bruit, c'est ce qu'il y a de plus douloureux. Ce bruit sonne la fin de mon aventure. J'avais l'impression qu'on m'avait volé un truc. Tu te fais agresser d'une certaine manière. C'est dur", poursuit-il.
"Une émotion folle"
Ne disposant pas de mât de rechange, Aurélien Ducroz a été contraint à l'abandon. Le skippeur, qui commence à accumuler les expériences au grand large, gardera néanmoins des souvenirs marquants de cette Route du Rhum : "Le départ avec 138 bateaux de front, c'était juste hyper impressionnant. C'était hyper flippant puisque ça fait quand même beaucoup de monde. Mais en même temps, tu sais que tu prends le départ de la Route du Rhum. C'était une émotion folle."
"On avait l'arme, on avait tout au départ pour que ça marche. On a manqué un peu de réussite", analyse-t-il alors que deux Class40 identiques au sien sont arrivés sur le podium. Le Haut-Savoyard espère bien pouvoir retenter sa chance, dans quatre ans, lors de la prochaine Route du Rhum.