Invité de l'émission "Dimanche en politique" diffusé ce dimanche 7 octobre 2018 sur France 3 Alpes, Jean-Marc Peillex dévoile les premières mesures qui seront adoptées pour réguler l'accès au Mont-Blanc par la voie Royale. La polémique est loin d'être éteinte.
Il faudra donc bien un permis pour accéder au Mont-Blanc dès l'an prochain. Un vrai permis, en papier, que les alpinistes "pourront garder en souvenir", selon le maire (LaRem) de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex. Après 15 ans d'un combat politique et médiatique, l'édile a obtenu gain de cause en instaurant une régulation sur la voie Royale du Mont-Blanc, la moins difficile techniquement et donc celle qui concentre 75% des ascensions.
Les réfractaires, ceux qui ne prendront pas leur permis, seront eux sanctionnés. Pour l'instant, ces sanctions sont encore à l'étude mais elles devraient être "vraiment dissuasives", selon Jean-Marc Peillex. Une amende de 135 euros n'est pas exclure.
Afin de vérifier que ce permis sera bien appliqué, et pour dresser les PV, une "Brigade blanche" sera créée. Un premier point de contrôle, fixe, sera installé à l'arrivée du Tramway-du-Mont-Blanc, dans le secteur du Nid d'Aigle. Mais cette brigade sera aussi amenée à patrouiller sur l'ensemble de la Voie Royale. Elle sera financée par l'instauration d'une "écotaxe" comprise entre 10 et 20 euros par personne et qui pourrait être prélevée soit sur la nuitée en refuge, soit sur le prix de la course.
Pour contourner le problème de la saturation du Refuge du Goûter, et les trop nombreux alpinistes qui s'y présentent sans réservation, une réforme du système de réservations est également envisagée. Le maire de Saint-Gervais aimerait qu'une plate-forme commune soit créée entre le Goûter, Tête-Rousse et le Nid d'Aigle, les trois refuges installés sur la voie Royale. De même, les inscriptions devraient, à l'avenir, être nominatives afin "d'identifier plus facilement les auteurs d'incivilités". Aujourd'hui, elles se font au nom du guide ou du tour-opérateur.
Jean-Marc Peillex a également confirmé la rénovation de l'ancien refuge du Goûter, en priorité pour les guides locaux. En contrepartie, le campement de Tête-Rousse sera désormais interdit alors qu'il était jusqu'à maintenant toléré.
Reste la question des traileurs ou des alpinistes qui réalisent l'ascension du sommet à la journée. Par définition, ils ne réserveront pas de refuge (ils n'en ont pas besoin) mais devront signer une déclaration sur l'honneur au niveau du Nid d'Aigle. Ils s'engageront ainsi à redescendre avant la tombée de la nuit.
Cette batterie de mesures devrait faire débat dans le monde de la montagne. Un débat organisé dans "Dimanche en Politique" ce dimanche 7 octobre à partir de 11h 20 sur France 3 Alpes.