Quotas d'alpinistes au Mont-Blanc : la polémique s'étend côté italien

Il y a quelques jours, le maire de Saint-Gervais annonçait la mise en place de quotas pour gravir le Mont-Blanc par la voix classique. Une décision qui est accueillie sans enthousiasme dans la vallée de Chamonix, tout comme côté italien.

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C'est un sujet qui n'en finit pas de faire parler, y compris de l'autre côté des Alpes. La semaine dernière, le maire de Saint Gervais annonçait la mise en place de quotas d'alpinistes pouvant accéder au sommet du Mont Blanc dès l'été 2019. Chaque jour, seuls 214 alpinistes seront autorisés, à condition qu'ils aient auparavant demandé un permis et réservé dans une place en refuge.
 



Côté italien, dans la vallée d'Aoste, les professionnels de la montagne ne sont pas convaincus par la mesure. Ils s'interrogent notamment sur les sanctions prévues pour les contrevenants. "Sur la base de quelle réglementation?", demande Pietro Giglio, président de l'Union valdôtaine des guides de haute montagne. "Parce que si l'on veut vraiment faire les choses sérieusement, il faut des instruments juridiques très précis. Comment va-t-on faire? Si c'est une tentative de militariser la montagne, c'est totalement contraire à l'esprit de l'alpinisme."
 



Marco Camandona, l'un des himalayistes les plus connus de la vallée d'Aoste, qui gravit le Mont-Blanc sept à huit fois par an, estime lui aussi que la barrière du quota est un instrument inadapté : "Nous aussi on a de belles voies d'accès côté italien. Par rapport à votre voie normale, c'est plus technique par la voie Bonatti, l'inominata ou Peuterey, mais c'est aussi très beau. Maintenant,  si une fois arrivé au sommet, je veux redescendre par une voie française, les 3 monts ou Saint Gervais et que l'on m'interdit de redescendre par là parce que je ne suis pas dans les 214 alpinistes autorisés, je risque d'être en difficulté et je devrais redescendre et de me prendre une amende; ce que je trouve parfaitement ridicule."

 

C'est un problème de prévention plus que de règlement


Même son de cloche dans la vallée de Courmayeur. Eddy Grange, de la compagnie des guides de Courmayeur, met en doute l'efficacité d'une telle mesure. Car cela ne suffira pas, selon lui, à réprimer les comportements parfois dangereux d'une nouvelle clientèle venue du grand est européen. 

Pour Stefano Miserocchi, le maire de Courmayeur, "c'est un problème de prévention plus que de règlement. Si on doit réglementer, c'est déjà trop tard."

Voir le reportage de Fabrice Liégard, Florine Ebbhah et Pierre Maillard.
 
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