Permis pour gravir le Mont-Blanc : que sait-on des "brigades blanches" qui seront chargées du contrôle ?

Dans moins d'un an, une brigade blanche fera régner l'ordre sur la voie normale du Mont-Blanc. Finies les ascensions sans permis et sans réservation en refuges. A quoi cette brigade ressemblera-t-elle ? Interview avec le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex.

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C'est une longue bataille menée par Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais, enfin remportée. Le 2 septembre, il a obtenu que le permis devienne indispensable à l'ascension par la voie normale, ainsi qu'une réservation en refuge. Mais comment mettre en place cette réglementation ? Nous avons fait le point sur ces futures "brigades blanches" avec M. Peillex.
  

Faire appliquer cette règle, une mission impossible ?

"Les gorges de l'Ardèche", répond l'élu, qui cite le dispositif de contrôle mis en place comme un exemple de réussite et a permis de réguler la fréquentation. "Des contrôles existent dans le monde entier, que ce soit sur l'Everest ou au Kilimandjaro, dans des pays moins développés que la France. Alors il faut arrêter de dire qu'il est impossible de contrôler au Mont-Blanc", répond-il. 
   

Quels pouvoirs aura la "brigade blanche" ?

Rien n'est arrêté pour le moment, puisque la mairie de Saint-Gervais, les guides et la préfecture de Haute-Savoie travaillent encore sur le dispositif. En tout cas, cette brigade sera composée "de gardes assermentés pour sanctionner et mettre des amendes" assure M. Peillex, "avec des profils suffisamment athlétiques pour travailler en montagne". "Pourquoi pas réhabiliter le bataillon de garde-champêtres ?" propose-t-il. Les gardes-champêtres sont en effet des fonctionnaires qui disposent d'un arsenal juridique important. Ils peuvent dresser des procès-verbaux, des contraventions.
   

Comment la financer ?

"Plusieurs solutions sont à l'étude, comme un financement du département, de la région ou la mise en place d'une éco-taxe", propose le maire de Saint-Gervais. Le dispositif nécessite encore de déterminer leur nombre, leurs bases. Quant au montant des amendes, "la préfecture recherche quels articles s'appliquent".

"C'est une législation seulement pour les irrespectueux", rappelle-t-il, avant de donner l'exemple de ces alpinistes qui sont partis du refuge du Goûter sans payer. "Ils font des pieds de nez à tout le monde." L'été prochain, pour réserver une nuit en refuge, il faudra donner un nom, des coordonnées et une pièce d'identité. "On le fait dans les hôtels, pourquoi pas dans les refuges de montagne ?"

Pas de doute, le dispositif sera prêt et mis en place dès juin 2019. D'ici là, la première étape consiste à "informer dès aujourd'hui. Il faut avertir le monde entier."


 
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