L'aérodrome de Sallanches en Haute-Savoie doit fermer le 15 mai 2019. Le maire voudrait en faire un espace naturel. Mais de nombreuses voix s'élèvent contre cette décision et pointent un argument de sécurité. Ce terrain est utile pour les pilotes en détresse dans le massif du MontBlanc.
Le maire de Sallanches, par décision du conseil municipal en date du 13 février 2019, a fait connaître sa décision de fermeture de l‘aérodrome de Sallanches.
Il doit cesser toute activité le 15 mai 2019.
Une décision que n’accepte pas Jean-Pierre Comeliau, président du club aéronautique de Sallanches et tous les utilisateurs, réguliers ou non, de l'aérodrome.
Une pétition a donc été lancée sur les réseaux sociaux, "Pour la préservation de l’aérodrome de Sallanches". Elle a recueilli, en un mois, plus de 11.000 signatures.
Le club a, par ailleurs, reçu le soutien de la Fédération Française du Vol en Planeur (FFVP) et du Conseil National des Fédérations Aéronautiques et Sportives (CNFAS), qui regroupe 150.000 pratiquants.
Un aérodrome utile pour les pilotes en détresse
Les amateurs, pour découvrir, depuis les airs, le magnifique spectacle qu'offre le Mont-Blanc, sont nombreux. Et viennent parfois de loin.
Le club aéronautique compte une dizaine d'appareils mais le terrain d'aviation sert surtout de terrain de secours pour ulms, avons, hélicpotères et planeurs qui évoluent dans la vallée de Chamonix.
Car pour les pilotes qui connaissent peu la montagne, il est plus facile de se poser à Sallanches (500 mètres d'altitude) que de rejoindre l'aérodrome de Megève situé à 1500 mètres d'altitude.
Un argument de sécurité pointé par les défenseurs de l'aérodrome.
Un bras de fer avec le maire
Le bras de fer avec le maire ne date pas d'hier. Cela fait plus de 15 ans que l'aérodrome est régulièrement menacé de fermeture.
Selon Jean-Pierre Comeliau, toutes les propositions faites par l'association à la mairie pour développer l'activité de l'aérodrome sont restées lettres mortes.
Le maire, Georges Morand voudrait récupérer le terrain pour en faire une zone naturelle où ne pourraient circuler "que les piétons, les vélos et les voitures électriques". Mais l'association est sceptique. Et le président du club aéronautique semble persuadé que le maire cache un autre projet : la construction de logements sociaux sur une partie du terrain.
"C'est archi-faux" conteste Georges Morand. Le maire explique qu'il a par ailleurs été mis en demeure de tailler la cime des arbres qui bordent la piste de l'aérodrome pour éviter tout accident. Impensable de couper les arbres pour lui qui souhaite aménager un espace dédié à la nature.
Jean-Pierre Comeliau compte aujourd'hui sur le préfet de la Haute-Savoie et la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) pour faire pression sur la mairie et obtenir l'annulation de l'arrêté de fermeture de l'aérodrome.
Voir le reportage de S.Worreth, et YM.Glo :