C’était il y a 100 ans : en janvier 1924 avait lieu, à Chamonix, ce que l’on appelait à l’époque la semaine internationale des jeux d’hiver. Face à son succès, elle fut requalifiée, un an plus tard, comme étant les premiers Jeux olympiques d’hiver. Retour en images sur cette semaine de jeux où 16 nations se sont affrontées.
À quelques mois des Jeux olympiques d'été qui auront lieu à Paris, la France fête les 100 ans des Jeux olympiques d'hiver. Ils ont eu lieu à Chamonix en 1924. En quelques mois, des infrastructures gigantesques avaient été construites pour accueillir plusieurs centaines d'athlètes et des milliers de spectateurs.
Une semaine internationale des jeux avant d'être des JO
La cérémonie d’ouverture de ce qui s’appelle à l’époque la semaine internationale des jeux d’hiver a lieu le 25 janvier 1924. Les seize nations présentes défilent, dans l’ordre alphabétique, avant de se retrouver sur la place de l’hôtel de ville de Chamonix. L'Autriche est en tête et la Yougoslavie ferme la marche.
Dans le cortège, on retrouve également la Belgique, le Canada, les États-Unis, la France, la Finlande, la Grande-Bretagne, la Hongrie, l'Italie, la Lettonie, la Norvège, la Pologne, la Suède, la Suisse et la Tchécoslovaquie. Pour chaque délégation, les sportifs marchent dans l’ordre des épreuves.
Au départ, ces jeux n’ont rien d’olympiques. "Il y avait une trop forte opposition des pays nordiques, qui organisaient chez eux des jeux d’hiver avec toutes les épreuves de ski de fond, de ski de vitesse, pour que ces jeux soient considérés comme olympiques", nous expliquait Claude Marin, l'ancien responsable de la culture auprès de la mairie de Chamonix, lors des 90 ans des Jeux.
Mais face au succès rencontré à Chamonix, avec plus de 10 000 spectateurs présents, les pays nordiques abandonnent leurs réserves et la semaine internationale de Chamonix est requalifiée, un an plus tard, le 27 mai 1925, comme étant les premiers Jeux olympiques d'hiver de l'histoire.
Des jeux de glace sur la plus grande patinoire du monde
Au total, 260 athlètes, 13 femmes et 247 hommes venus du monde entier, s’affrontent pour ces jeux de glace et de glisses dans neuf épreuves et 16 disciplines.
Pour l’occasion, une patinoire de 36 000 m², la plus grande du monde, est construite en huit mois par les Chamoniards au niveau de l’actuel stade olympique. Quatre disciplines s'y déroulent : le patinage artistique, le patinage de vitesse, le hockey sur glace et le curling.
Le patinage artistique
Trois épreuves sont disputées dans cette discipline : le concours messieurs, le concours dame et le concours couple. Au total, 29 patineurs de 11 nations différentes s’affrontent, la plus jeune participante étant la Norvégienne Sonja, âgée de 11 ans seulement.
Le Suédois Gillis Grafström gagne l’épreuve messieurs contre l'Autrichien Willy Böckl. Du côté des femmes, l’Autrichienne Herma Plank-Szabó remporte l'épreuve. L'Américaine Beatrix Loughran et la Britannique Ethel Muckelt complètent le podium en remportant le concours couple.
Le patinage de vitesse
La discipline se dispute en cinq épreuves (contre 12 à ce jour) : le 500 mètres, le 1 500 mètres, le 5 000 mètres, le 10 000 mètres et le combiné. En 1924, seuls les hommes participent aux épreuves.
Le hockey sur glace
Le tournoi de hockey connaît un franc succès avec près de 2 000 spectateurs venus assister à la finale qui oppose le Canada aux États-Unis. Huit nations, au total, ont participé au tournoi : Suède, Canada, Tchécoslovaquie, Suisse, Royaume-Uni, Etats-Unis, France et Belgique.
L'équipe du Canada domine de manière écrasante l'ensemble de ses adversaires. Au cours des quatre matchs, les Canadiens ne laissent aucune chance ni à la Suisse (33-0) ni à la Suède (22-0) ou au Royaume-Uni (19-2), pas plus qu'à la Tchécoslovaquie (30-0).
Lors de la finale, les Granites de Toronto s'imposent 6-1 face aux Etats-Unis.
Le curling
En 1924, c’est la première fois que cette discipline est représentée lors d’une compétition. Seules trois nations s’affrontent : la France, la Grande-Bretagne et la Suède. La Grande-Bretagne remporte l’or et la Suède l’argent. Le bronze revient donc à la France.
Le ski de fond
Cette discipline comprenait deux épreuves, le 18 km et le 50 km, disputées sur deux jours. Les Norvégiens s'imposent largement lors des épreuves en remportant cinq médailles sur les six en jeu. Le Norvégien Thorleif Haug remporte l'épreuve des 50 km, bouclés en 3h44min.
Le saut à ski
Le tremplin olympique de 1924 est construit au lieu-dit Les Monts, sous le glacier des Bossons. Il fait 79 mètres de long et permet de faire des sauts à 60 mètres ou presque.
Sur le podium, deux Norvégiens : Jacob Tullin Thams remporte l’or avec deux sauts de plus de 49 mètres, Narve Bonna l’argent, et l’Américain Anders Haugen décroche le bronze.
La patrouille militaire
Il s’agit d’une course par équipe combinant ski de fond et tir au fusil, ancêtre du biathlon. L'épreuve olympique est courue sur une distance de 30 km avec un dénivelé de 785 mètres. La séance de tir est placée à mi-parcours, chaque patrouille disposant de 18 balles à tirer sur une silhouette distante de 250 mètres.
La Finlande était favorite en raison de sa technique de tir consistant à appuyer le fusil sur les bâtons de ski entrecroisés. Malgré une réussite supérieure à celle de ses adversaires en tir, elle laisse finalement le titre olympique à la Suisse.
Le bobsleigh
La compétition de bobsleigh se déroule sur la piste des Pélerins, du nom du glacier qui la domine. Tout le matériel est transporté au sommet de la piste en utilisant l’ancien téléphérique de l’Aiguille du Midi.
Au total, neuf équipes prennent le départ de la course : une équipe pour la Belgique, deux équipes pour la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et la Suisse.
L'épreuve se court en quatre manches et le chronométrage s'effectue au centième de seconde. L’épreuve est remportée par la Suisse, suivie par la Grande-Bretagne puis la Belgique.
Au total, les Norvégiens remportent 17 médailles avec 16 athlètes présents, suivis par les Finlandais qui décrochent 11 médailles. La France, elle, se classe 9ᵉ avec trois médailles de bronze.