Le 70e anniversaire des événements de Saint-Gingolph est commémoré ce mercredi 23 juillet. L'occasion de se souvenir, mais aussi et surtout d'exprimer une gratitude impérissable.
"Si la frontière n'avait pas été ouverte, on aurait eu le même sort que les habitants d'Oradour-sur-Glane", affirme Micheline. La retraité est une des survivantes de Saint-Gingoph, cette commune frontalière rasée par les Nazis, le 23 juillet 1944.
Dans un sourire, elle se souvient comment, à 10 ans, elle faisait passer des lettres de résistants de chaque côté de la frontière, en les cachant dans ses chaussettes. Car cette commune a la particularité d'avoir un pied en France, à l'ouest, et un pied en Suisse, à l'est. C'est ce qui l'a sauvé d'ailleurs.
Reportage Ariane Savary et Jean-Pierre Rivet
Retour sur les événements de 1944
A l'idée d'une mesure de rétorsion, la population panique. La Suisse voisine ouvre alors sa frontière et devient terre d'accueil pour ces habitants en fuite. Elle sauve ainsi 300 personnes. Juste à temps.
Le 23 juillet 1944, les renforts SS arrivent à Saint Gingolph. Six des habitants qui n'ont pas pu quitter le village sont fusillés. Une grande partie du village est ensuite brûlée au lance-flamme.
La commémoration de ce mardi, c'est donc un devoir de mémoire envers les atrocités de cette guerre, mais aussi et surtout, la gratitude impérissable d'un peuple envers un autre.
Reportage Ariane Savary et Jean-Pierre Rivet