Sur les questions sanitaires, le Critérium du Dauphiné a fait figure de grande répétition avant le Tour de France. La course cycliste avait mis en place un protocole strict pour les coureurs et les spectateurs, à l'heure du coronavirus.
Des vélos, des coureurs et des masques. La 72e édition du Critérium du Dauphiné s'est déroulée sous contraintes, du mercredi 12 au dimanche 16 août, en raison de l'épidémie de coronavirus. La course cycliste aura servi de galop d'essai, à deux semaines du départ du Tour de France. Les organisateurs ont misé sur la sécurité sanitaire avec, comme nouvel accessoire indispensable, le masque.
Qu'il soit chirurgical ou masque à l'effigie du sponsor, les cyclistes professionnels ne s'en séparent plus depuis la reprise des courses au début du mois d'août. Un rempart visible au coronavirus, rempart des mesures sanitaires drastiques mises en place par les équipes à la demande des organisateurs pour protéger les coureurs.
"Il y a des tests systématiques qui sont mis avant les compétitions : J-6, J-3, avec des coureurs qui se baladent partout en Europe... C'est très très lourd à gérer, très difficile. On a même embauché une personne pour gérer toute la partie administrative", raconte le manager d'Ag2R La Mondiale, Vincent Lavenu. "Depuis le début de la saison, qui date simplement de 15 jours à trois semaines, chaque coureur a été testé environ cinq fois, ajoute Jacky Maillot, responsable du pôle médical de l'équipe Groupama-FDJ. Pour notre équipe, on a à peu près 500 tests qui sont prévus pour le mois d'août."
Les cyclistes sous cloche
Des tests que les équipes peuvent effectuer dans une unité mobile mise à disposition par les organisateurs, uniquement pour les coureurs ou les suiveurs qui présenteraient des symptômes. Le résultat est connu en 1 heure. "On a des gens qui se sont présentés, mais je suis soumis au secret médical donc je ne peux pas donner plus d'informations", dit simplement le biologiste de l’unité mobile de dépistage Covid-19, Stanislas Rouy.
Impossible d'en savoir plus, car tout est fait pour que les coureurs soient placés dans une bulle, à l'écart de tout contat avec l'extérieur. Ni autographe, ni selfie, pas de visite non plus des familles. Celle du coureur slovène Tadej Pogacar tente de l'approcher depuis cinq jours. "Nous n'avons pas pu le voir, désespère Marjeta Pogacar, la mère du coureur professionnel. Dans le bus, le chauffeur a ouvert la fenêtre et on l'a vu quand il partait. C'est tout."
Frustration également des journalistes confinés dans des boxes pour interviewer les coureurs. "S'éloigner du public, s'éloigner notamment des médias, pour pouvoir mieux contrôler la communication, on sent que c'est une volonté. Peut-être que le Covid aura bon dos dans l'histoire du vélo et qu'il permettra, pour les organisateurs, de franchir un cap qu'ils n'ont jusqu'ici pas franchi", craint Julien Duby, journaliste au quotidien régional Sud-Ouest. Reste à savoir si le cyclisme post-Covid retrouvera sa proximité légendaire avec le public.