Montée en puissance pour la société "Savoy International" basée à Cluses, en Haute-Savoie. Initialement voué au décolletage, à la mécatronique automobile et à l'injection plastique, le groupe au millier d'employés va doubler sa production de masques FFP2 dans les prochaines semaines.
Alors qu'il est réclamé à corps et à cris dans toutes les pharmacies des Alpes et de France, une véritable "mine" à masques FFP2 est en train de se constituer à Cluses, en Haute-Savoie.
Sur les lignes de production de l'entreprise "Savoy International", le masque dit "bec de canard" prend de plus en plus de place par rapport à son prédécesseur, dit "chirurgical".
Deux millions de FFP2 produits par semaine d'ici un mois
"Pour l'heure, un million de masques FFP2 sortent chaque semaine de l'usine. Mais notre objectif c'est d'arriver à 2 millions d'ici quelques semaines", estime Arthur Allamand, le directeur commercial du groupe haut-savoyard.
Le FFP2 n'est pas une nouveauté pour Savoy International. "Après avoir répondu à l'appel du président Macron pour produire des masques "made in France" en mars 2020, on a commencé à produire des masques chirurgicaux dès le mois d'avril. En mai, on était déjà prêt à livrer... Quant aux masques FFP2, ça a été plus long à cause des homologations. Les premiers cartons pour les hôpitaux sont partis seulement fin 2020."
Jusqu'au début de cette année, les masques FFP2 ne représentaient encore que 20 % environ de la production de l'usine. Une part destinée à grandir avec la pression sur la demande un peu partout en France, mais aussi en Europe.
La France "se réveille" sur le FFP2
"Notre premier marché c'est la France, bien sûr, à presque 90 %. Mais on exporte aussi chez nos voisins italiens, en Espagne, Allemagne et Pays-Bas. En fait, dans les pays qui encouragent le port du FFP2. Chez nous, il y a toujours débat, semble-t-il."
Le discours "mieux vaut un masque chirurgical bien porté, qu'un FFP2 mis de travers" semble encore dominant dans les milieux médicaux français. Mais, il semble de moins en moins faire recette auprès du grand public. Partout, les pharmacies sont prises d'assaut. Même en moyenne dix fois plus cher qu'un masque classique, le FFP2 et son marché semblent suivre la courbe ascensionnelle du variant Omicron.
De quoi rassurer le groupe haut-savoyard sur la pérennité de son investissement de départ pour produire des masques "made in France" : 14 millions d'euros.