Le groupe Danone est devenu co-investisseur d'une usine de méthanisation de déchets agricoles, afin de protéger la ressource en eau de sa filiale des Eaux d'Evian. La première pierre de cette installation, baptisée Terragr'Eau, a été posée ce vendredi sur le plateau de Gavot au bord du lac Léman.
La première pierre de cette installation, baptisée Terragr'Eau, a été posée ce vendredi sur le plateau de Gavot, une zone de prairies d'altitude située au bord du lac Léman, en Haute-Savoie, a-t-on appris auprès de l'entreprise. Son entrée en service est espérée pour la fin de l'été prochain.
L'usine permettra de transformer 40.000 tonnes de déchets, comme fumiers et lisiers, susceptibles de s'infiltrer dans le sol en menaçant la qualité de la célèbre eau minérale.
Ces effluents d'élevage, auxquels pourront s'ajouter des rebuts de cantine ou des déchets verts, permettront de produire assez de biogaz pour chauffer 1.200 habitants et produire des engrais naturels, dont l'épandage sera strictement contrôlé.
"C'est un vrai modèle pour nous, qu'on va pouvoir répliquer, en l'adaptant, sur les autres sites" du groupe Danone en France (Volvic, La Salvetat et Badoit), a indiqué Cathy Le Hec, responsable des ressources en eau du groupe.
Reportage Marion Feutry et Serge Worreth
Danone apportera 40% des 9,3 millions d'euros nécessaire. Le solde du financement viendra d'aides publiques (26%), de 41 agriculteurs réunis au sein de la coopérative SICA Terragr'Eau (14%) et de la communauté de communes du Pays d'Evian (20%).
L'investissement est conséquent car Terragr'Eau sera dotée d'installations de stockage importantes - pour ne pas avoir à effectuer des épandages en hiver -, d'une unité performante de traitement des eaux usées et d'un centre d'accueil du public.
Evian base sa communication sur la pureté de son eau, née des pluies tombées sur les Alpes et filtrée pendant 15 ans en s'enfonçant dans les couches profondes du sol montagneux.
La Société des Eaux d'Evian s'est fixé pour objectif d'arriver à une neutralité carbone d'ici 2020. Dans cette perspective, la création du méthaniseur du plateau de Gavot lui permettra d'économiser 1.300 tonnes de dioxyde de carbone par an.