C'est une situation surréaliste à la clinique de Cluses: depuis le mois de mai, le personnel est là, mais n'a plus d'activité. L'établissement a été repris en janvier par un groupe de cliniques privées lyonnais, mais l'Agence Régionale de Santé a suspendu les autorisations de chirurgie.
Reportage. Bloc opératoire, salles de repos, tout est entretenu et prêt à servir. Mais c'est une clinique fantôme. Il n'y a plus aucune activité depuis quatre mois. Les onze salariées sont là, "prêtes à rebondir", mais pour l'heure désoeuvrées, désemparées, et dans l'attente.Voilà des mois, des années même que l'établissement vit, ou subit plutôt un destin tourmenté. Dernier épisode en date, en janvier dernier, la clinique est reprise par Noalys, un groupe hospitalier privé de Lyon, avec de grandes ambitions. Mais, trois mois plus tard, c'est la douche froide: les autorisations de chirurgie sont suspendues par l'ARS, l'Agence Régionale de Santé. Coup dur aussi pour la commune, qui soutient le projet, et dont le maire se désole: "plus de consultations de spécialistes, plus de pôle chirurgical, le désert médical avance et la sécurité de la santé des habitants s'appauvrit à grands pas."
Il faut dire que depuis 2009, la clinique a déjà perdu sa maternité et ses urgences. Ce service a été repris par une association de médecins. Mais leur activité est fragilisée. "En raison de la disparition de la chirurgie, beaucoup de patients préfèrent aller ailleurs, les médecins aussi sont partis."
Le nouveau propriétaire de la clinique a décidé de contester la décision de l'ARS devant la Justice, le 5 octobre prochain.
Reportage de Xavier Schmitt & Christian Mathieu
durée de la vidéo : 00h01mn47s
Intervenants : Nathalie Lecuyer, comptable Clinique des Grandes Alpes; Jean-Louis Mivel, maire de Cluses (LR), Docteur Sophie Gonnet, médecin urgentiste
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