Des premiers foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) ont été détectés en France au mois de septembre dans des élevages bovins. Un foyer a également été enregistré en Suisse début octobre, et des mesures de lutte et de prévention viennent d'être mises en place dans 219 communes de Haute-Savoie et Savoie.
Depuis le mois de septembre, une maladie hémorragique épizootique (MHE) a émergé dans plusieurs élevages bovins en France et en Suisse. Selon le ministère de l'Agriculture, 453 foyers ont été recensés à la date du 12 octobre. Voici ce qu'il faut savoir sur cette maladie.
Des premières apparitions
Ces foyers de MHE sont les premiers à avoir été constatés sur le sol français. Cette maladie a, pour la première fois, été détectée en Amérique du Nord au milieu du 20e siècle. Elle est alors enregistrée auprès de cerfs dans le Nord des Etats-Unis.
Au début du 21e siècle, des foyers sont déclarés au Maghreb et au Moyen-Orient. L'année dernière, des cas ont aussi été constatés en Italie, au Portugal et en Espagne.
Des foyers et des zones de mesures
Les principaux élevages concernés par ces nouveaux cas de MHE sont situés dans les départements du Sud-Ouest. Mais, un foyer a également été détecté en Suisse dans la semaine du 9 octobre, à proximité de Berne.
Afin d'éviter la propagation de cette maladie infectieuse, des zones de mesures et de prévention sont mises en place dans un périmètre de 150 km autour du foyer. Ainsi, après le recensement du foyer suisse, la zone s'étend dans 219 communes de Haute-Savoie et de Savoie. Les massifs du Mont-Blanc, de la Tarentaise, des Aravis, du Beaufortain, du Chablais et la vallée de l'Arve sont concernés. Voici la liste exhaustive des communes concernées.
Les animaux présents dans ces zones font l'objet de restrictions avec une interdiction de mouvements d'animaux vers un autre Etat membre de l'Union européenne. "Certaines destinations vers les pays tiers font également l'objet de restrictions", précise le ministère de l'Agriculture.
Transmission et symptômes
Cette maladie infectieuse est due à un virus qui se transmet par certains types de moucherons. Chez les bovins et les cervidés, les signes de cette maladie sont proches de ceux de la fièvre catarrhale ovine avec des ulcérations du mufle, des boiteries et du jetage (nez qui coule, NDLR).
Dans les élevages infectés, le nombre de cas détectés est inférieur à 3 %, indique le ministère. "La mortalité constatée reste par ailleurs très faible (inférieure à 0,1 %). Une étude est engagée dans des élevages infectés pour consolider ces données", poursuit la même source.
Les moutons, les chèvres et les camélidés peuvent aussi être infectés, mais ils ne présentent pas de signes cliniques. Il n'existe pour le moment pas de vaccin disponible, mais les soins mis en œuvre permettent, dans la quasi-totalité des cas, une guérison des animaux.
Un risque pour l'homme ?
Les études scientifiques ont démontré que la MHE n'affecte pas les humains. Une consommation de viande infectée par le virus ne transmet pas non plus la maladie.