Au cours du 19e siècle, Genève a envahi quelques kilomètres carrés de terres savoyardes. Du coup, une petite vingtaine de paysans français ont leurs terres en Suisse. On appelle ça les "biens-fonds". Un casse-tête pour les douaniers!
Dans la famille Verdonnet, on est horticulteur de père en fils. On est aussi paysan savoyard.... et propriétaire de terrains de l'autre coté de la "frontière". En 1815, les terres de la famille ont en effet été accordées au voisin suisse.
Depuis 150 ans, la famille exploite ses terres en Suisse et y fait travailler des Français. Un cas méconnu, mais loin d'être unique. Les Verdonnet bénéficient d'un statut très spécifique. On appelle ça les "biens-fonds".
Privilèges et droits sont dictés par le traité du 16 mars 1816. Les biens-fonds concernent les paysans qui ont leur habitation dans un pays, et leurs terres dans un autre. Ils sont ainsi une petite vingtaine dans ce cas à la frontière suisse.
Du coup, la société des Verdonnet est fiscalement suisse, et socialement française. "On voit bien les différences", explique le père, Bernard Verdonnet, "en France on est socialement en avance. Quand on voit qu'un paysan suisse peut faire travailler ses employés 50 heures sans payer d'heures sup' alors que nous, on en verse après 35 heures".
Et la terre, où est-elle la meilleure? En France ou en Suisse? "La terre, c'est la même partout, il faut la travailler!" conclut Bernard Verdonnet en riant.