L'action collective en cours contre Renault dans l'affaire du Dieselgate prend un relief particulier dans la vallée de l'Arve (Haute-Savoie), où la pollution est récurente. Une start-up recherche actuellement des propriétaires lésés par le constructeur pour élargir le nombre de plaignants.
Alors que Renault est déjà sous le coup d'une enquête dans l'affaire du Dieselgate, une action collective visant la marque vient d'être lancée par la start-up lyonnaise V pour Verdict. Le constructeur automobile est soupçonné d'avoir manipulé ses moteurs pour réduire les émissions de polluants lors des tests d'homologation.
L'affaire est d'envergure nationale, mais la jeune entreprise qui porte l'action en justice était à Bonneville (Haute-Savoie) mercredi 8 janvier pour faire connaître sa cause. Car dans la vallée de l'Arve plus qu'ailleurs, les habitants sont sensibilisés à la pollution de l'air.
"L'objectif de cette action collective est d'obtenir réparation d'un préjudice de tromperie et de pouvoir obtenir une indemnisation de 40% de la valeur des véhicules. En cas d'échec de cette négociation à l'amiable, il y aura une constitution de partie civile pour l'enquête judiciaire qui a déjà lieu depuis 2017, à l'encontre de Renault notamment", explique Laura Croze qui travaille au sein de cette start-up.
Jusqu'à la fin du mois pour se faire connaître
Le constructeur est dans le viseur de la justice pour "tromperie aggravée" et "pratique commerciale trompeuse". Des Clio, des Kadjar, des Espace... Au total, huit modèles de voiture qui, entre 2015 et 2018, émettaient jusqu'à cinq fois plus de polluants que la limite autorisée sont dans le viseur. C'est ce qu'avait révélé en son temps la Commission Royal. Or, celle-ci est actuellement en sommeil.
Raison pour laquelle l'association France nature environnement soutient cette action collective. "On voudrait continuer ces travaux, continuer à mesurer ces émissions et, comme ça avait été prévu, rappeler les véhicules tricheurs pour qu'on ait enfin des véhicules sur nos routes qui soient conformes à la norme sous laquelle ils sont vendus", plaide Anne Lasseman-Trappier, membre de cette association oeuvrant pour la protection de l'environnement.
"V pour Verdict" a jusqu'au 31 janvier pour réunir le plus de plaignants possible derrière elle. On peut déjà imaginer que quelques personnes vont se sentir concernées dans la vallée de l'Arve.