Ces six réserves naturelles de montagnes viennent d'être reconnues et inscrites sur la" Liste Verte", un label international pour la préservation de la nature. De quoi s'agit-il et qu'est-ce-que cela change ? Explications.
C'est d'abord une très belle reconnaissance : le label « Liste verte » développé depuis 2014 par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), récompense l’excellence dans la gestion et la gouvernance des aires protégées.
Il permet aussi d'identifier et d'accompagner celles qui offrent à la nature et aux humains des résultats durables en matière de préservation, et d’en faire des références dans le domaine.
Ce standard fournit une référence mondiale en matière de gestion efficace et de gouvernance de qualité, qui incite à améliorer la performance et l’atteinte des objectifs de conservation.
Pour en faire partie, 17 critères sont retenus dans quatre domaines : bonne gouvernance, conception et planification robustes, gestion efficace et résultats effectifs en matière de conservation.
Ces six réserves naturelles de montagne haut-savoyarde, qui représentent plus de 22 000 hectares de nature protégée autour des massifs du Mont-Blanc, viennent d’être reconnues par ce label international :
- Le site et réserve naturelle des Contamines-Montjoie
- Le site regroupant 5 réserves naturelles des Massifs du Haut-Giffre et des Aiguilles Rouges
Ils rejoignent ainsi des territoires aussi emblématiques que le Parc national des Ecrins (labellisé en 2019), le Parc national des Pyrénées et le Parc national de la Guadeloupe.
Une référence mondiale
Cette Liste verte est un label international qui vise à reconnaître à travers le monde, des aires protégées qui sont gérées équitablement et efficacement, avec des impacts positifs sur la nature et les sociétés.
Ce standard fournit une référence mondiale en matière de gestion efficace et de gouvernance de qualité, qui incite à améliorer la performance et l’atteinte des objectifs de conservation.
Ces réserves de montagne, singulières au regard de leur écosystème alpin typique, viennent compléter la diversité des milieux naturels représentés sur la liste française.
Elles couvrent tous les étages de végétation depuis les forêts montagnardes jusqu’aux sommets rocheux et neiges éternelles de l’étage nival, en passant par les forêts de landes subalpines et les pelouses alpines, et ce sur des terrains tant sédimentaires que cristallins.
Elles accueillent des espèces rares (Gypaète barbu, Lagopède alpin, Aigle royal, papillons…) et une variété végétale exceptionnelle.
"La reconnaissance internationale de ces sites est aussi une reconnaissance pour l’ensemble des acteurs impliqués dans leur gouvernance, pilier fondamental du label, et leur gestion : l’État, Asters - conservatoire d’espaces naturels de Haute-Savoie qui gère ces espaces protégés, les collectivités locales et les acteurs socioprofessionnels" se félicite l 'Asters.
Les 6 réserves naturelles de montagne de Haute-Savoie rejoignent la liste verte des Aire Protégées développée par...
Publiée par Asters, conservatoire d'espaces naturels de Haute-Savoie sur Jeudi 22 avril 2021
"La grande implication et l’engagement à long terme des territoires et partenaires des réserves naturelles ont été soulignés par l’UICN".
Concrètement, elle présente de nombreux avantages directs et indirects pour les gestionnaires. Elle facilite la mutualisation des expériences, permet d'optimiser les dispositifs de suivi-évaluation à long terme... et les investissements.
La France compte aujourd’hui le plus grand nombre de sites inscrits sur la "Liste verte " avec 22 sites, dont trois en Auvergne-Rhône-Alpes qui compte déjà 20 réserves naturelles régionales.
Des efforts insuffisants à travers la planète pour préserver les espèces et la biodiversité
Selon une dernière analyse publiée dans Nature, les gouvernements nationaux n’ont pas tenu leurs engagements de conservationn des aires protégées et conservées en vertu de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique,malgré l’expansion des aires protégées au cours de la dernière décennie.
Dirigé par le Dr Sean Maxwell de l’Université du Queensland et écrit par des membres de la Commission mondiale sur les aires protégées de l’UICN, le document analyse si la croissance des aires protégées entre 2010 et 2019 a conduit à une meilleure protection des écosystèmes naturels, des espèces menacées et des services écosystémiques.
"Presque tous les pays sur Terre ont convenu qu’en 2020, les aires protégées et conservées doivent couvrir au moins 17% des terres et 10% des océans, et être situées dans des zones importantes pour la biodiversité et les services écosystémiques".
"Nos résultats montrent de façon concluante qu’une simple augmentation de superficie gérée et conservée ne suffit pas. Les aires protégées et conservées doivent protéger efficacement les milieux importants pour les espèces menacées ; et malgré une couverture terrestre de près de 17 %, ce n’est clairement pas le cas pour le moment”, a déclaré le Dr Stephen Woodley, vice-président de la Commission mondiale sur les aires protégées pour la science et la biodiversité .
Et l'étude de conclure : "Il faut de nouveaux objectifs de conservation mondiaux ambitieux pour la biodiversité pour l’après 2020. Les aires protégées et conservées ont besoin d’investissements, de soutien juridique et d’être considérées comme des outils de développement durable(...). Cela s’applique aux aires gérées par le gouvernement et par les communautés autochtones et locales, ainsi que celles gérées par le secteur privé.”
* Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site du Conservatoire d'Espaces Naturels de Haute-Savoie.