VIDEO. Elle a fait son entrée depuis une petite semaine dans le parc d'affaires d'Archamps à la frontière suisse. Elle dessert pour l'instant sept arrêts. La petite navette est autonome et électrique. Sa mission ? Séduire les 1700 personnes qui travaillent chaque jour sur le site.
Elle a fait son apparition en douceur à ArchParc dans cette immense technopole implantée au coeur du Grand Genève. Electrique, elle n'est pas encore totalement autonome, une opératrice doit l'assister pour ses premiers tours de piste, car la navette est "apprenante": il faut qu'elle intègre pas à pas toutes les données liées à la navigation.
"Son itinéraire se fait sur route ouverte " explique Ferdinand Vermillard, le directeur d'Alpus RATP, " il nous faut donc expérimenter un certain temps le comportement des autres usagers à son égard, et ce site pour nous est idéal, dans la mesure où le flux de la circulation ici est plutôt raisonnable".
Ce terrain d'expérimentation a été choisi parce qu'il est aussi a priori idéal en matière de fréquentation : ArchParc représente en quelques chiffres 170 entreprises, 1 700 salariés, 15 000 visiteurs actuellement.
En matière de déplacement, la voiture individuelle pour l'instant reste la reine. Il s'agit donc d'inverser la tendance, et d'amener les résidents professionnels du site, et leurs visiteurs, à se diriger vers les modes douces de mobilité, à se déplacer autrement.
Il ne s'agit pas de passer en force, mais bel et bien de séduire, et tout commence par "les petits détails". Ce mercredi 30 septembre sur le site, les premières passagères étaient convaincues : "Oui, ça peut être pratique, surtout l'hiver, quand on sort s'acheter notre repas, on peut revenir au bureau au chaud, sans avoir à marcher dans le mauvais temps", estime l'une d'elles.
A terme, la navette doit devenir aussi un "taxi-robot disponible à la demande"
"C'est en cela qu'il s'agit d'une première mondiale" s'enorgueillit Philippe Dannecker, directeur général du Syndicat Mixte d'Aménagement du Genevois, "elle va très vite sortir du cadre conventionnel de bus... et devenir un taxi-robot, que l'on pourra commander à la carte". Elle ira jusqu'à la personne, là où elle se trouve, et la ramènera à l'un des sept arrêts de la ligne".
Concrètement, après avoir téléchargé l’application dédiée, les usagers définissent à l’avance leur point de départ et d’arrivée, avant même de monter dans la navette. À terme, la navette sera capable de changer son itinéraire afin de l’optimiser en tenant compte des nouvelles demandes des voyageurs.
Le premier bilan de cette expérimentation devrait être examiné à la loupe en décembre 2021. Il sera suivi de très près par Genève et l'ensemble de l'agglomération franco-suisse, partenaires financiers de ce projet de pointe qui met en oeuvre la toute dernière génération de navette de la société toulousaine Easymile.
C'est en mai 2018 que l'Etat avait affiché une stratégie nationale de faire de la France "une pionnière". En avril 2020, 16 nouvelles expérimentations de véhicules autonomes ont ainsi été lancées à travers tout l'hexagone.