Après plus d'un an d'âpres discussions, la France et la Suisse ont enfin signé hier 23 janvier un accord sur les "petites" douanes du Genevois. Elles ne fermeront pas, mais le trafic doit baisser. Genève et la Haute-Savoie doivent développer les transports en commun et le co-voiturage.
L'affaire remonte à 2016. Des habitants des villages suisses de Soral, Avusy, Chancy et Perly-Certoux se plaignent des nuisances occasionnées par le trafic automobile. 3 000 véhicules par heure entre 6H30 et 8H30 le matin. Au total 600 000 mouvements routiers sont enregistrés chaque jour aux frontières entre Genève et le canton de Vaud et la France.Les communes françaises de Valleiry, Viry et Saint-Julien, seraient aussi concernées par ce phénomène, selon les autorités genevoises.
Le Ministre genevois des transports, Luc Barthassat, imagine alors de fermer les "petites" douanes de Chancy, Sézegnin, Certoux et Soral. Ou plutôt de ne les ouvrir qu'après l'heure de pointe. Au grand dam bien sûr des travailleurs transfrontaliers français, qui produisent l'essentiel du trafic.
Après plus d'un an de tractations, le Ministre suisse et le Préfet de Haute-Savoie ont réussi à trouver un accord. Ils ont signé une "lettre d'intention".
Cette lettre fixe un programme qui prévoit notamment, dès 2018, de nouvelles solutions pour promouvoir le co-voiturage, comme par exemple le test d'une voie réservée à ce mode de transport à la douane de Thônex-Vallard et l’expérimentation du co-voiturage dynamique entre Valleiry et Bernex. La mise en service de nouvelles lignes transfrontalières de transport public (Viry –Soral – Bernex et Archamps – Collonge – Bachet), ainsi que la création de parcs-relais et d'aires de co-voiturage viendront ensuite compléter le dispositif.
Ingrid Pernet et Serge Worreth ont interviewé Pierre-Jean Grastes, Président de la Communauté de Communes du Genevois.
Si ces mesures ne permettent pas de diminuer le trafic pendulaire aux petits passages frontières à l'horizon fin 2019, de nouvelles actions seront envisagées par les signataires. Un test visant à limiter l'accès des petites douanes pendant les heures de pointe aux seuls co-voitureurs, bus et deux-roues, pourrait alors notamment être mené pendant six mois.
Reportage : I. Pernet-Duparc, S. Worreth, E. Achard / Intervenants : Pierre-Jean Crastes Président communauté de communes du Genevois, Luc Barthassat Ministre genevois des transports.