Dans la nuit de vendredi à samedi 18 janvier, un collectif de collage féministe a créé un mémorial pour rendre hommage aux victimes de féminicides à Bonneville en Haute-Savoie. Une façon de "montrer l'ampleur de ce fléau".
"C'est un message choc pour que les passants puissent voir l'ampleur du fléau. C'est une façon de rendre visible ces femmes", martèle Lyse.Dans la nuit de vendredi à samedi 18 janvier, cette militante féministe a collé à Bonneville, en Haute-Savoie, avec d'autres membres de son collectif, des affiches pour rendre hommage aux 150 femmes assassinées en 2019 et aux 6 en 2020.
156 femmes assassinées en treize mois
"Chaque femme est représentée par une affiche où l'on a indiqué son nom, son âge, si elle avait des enfants... reprend Lyse. Notre voulions créer un mémorial pour elles."Placé sur les murs d'un passage fréquenté près d'un Carrefour Market dans le quartier des Bordets, à Bonneville, ce mémorial fait partie d'une longue série d'actions débutée le 3 novembre 2019.
"Encourager les femmes à se réapproprier l'espace public"
A l'origine de ces collages, une ancienne Femen, Marguerite Stern, qui a commencé à tapisser les murs des rues de Marseille de grandes lettres noires et blanches pour rappeler les noms des femmes tuées par leur conjoint.Le mouvement a ensuite essaimé à Paris, puis dans de nombreuses villes françaises et européennes. Son but : "encourager les femmes à se réapproprier l'espace public, et dénoncer les féminicides".
[THREAD collages féminicides]
— Marguerite Stern (@Margueritestern) September 5, 2019
La semaine dernière, j'ai lancé un appel sur les réseaux sociaux, pour réunir un groupe de femmes dans le but d'aller coller des messages contre les féminicides dans les rues de Paris.
Je pensais qu'on serait 15, ce qui aurait été génial, mais pic.twitter.com/bIERE1nllq
Plusieurs collectifs de collage militent en Haute-Savoie depuis quelques mois. Une dizaine d'actions ont été menées depuis leur création et "d'autres sont prévues, assure Lyse. Le 8 mars prochain, nous allons notamment répondre à l'appel des femmes chiliennes qui pointent la responsabilité de l'Etat en chantant et dansant."
Les images de cette manifestation chantée et chorégraphiée à Santiago, en novembre 2019, inspirent en effet de nombreux collectifs féministes en France.