Alors qu'un rapport de la Cour des Comptes pointe du doigt des dépenses excessives en matière de secours en montagne, les professionnels se sentent parfois menacés. Mais pas les pompiers de Haute-Savoie. Là-bas, le GMSP revendique ses particularités pour mieux se distinguer des gendarmes.
Opération Parmelan. Voilà ce qu'aurait pu être le nom de l'exercice auquel l'une de nos équipes a pu assister. Un lundi matin, une dizaine de pompiers est mobilisée pour venir en aide à deux grimpeurs coincés et blessés dans la grotte de glace du Parmelan, sur les hauteurs d'Annecy. A cause du brouillard, l'hélicoptère ne peut pas décoller. C'est donc par caravane terrestre que va se dérouler le sauvetage.
L'occasion pour les pompiers de montrer l'ensemble de leur savoir-faire. Et c'est important pour eux. Car dans un récent rapport, la Cour des Comptes préconise de faire le ménage dans le secours en montagne : en moyenne, une intervention coûte 8600 euros. Auxquels il faut ajouter le prix de la formation des hommes et l'entretien du matériel pour trois services différents.
Car actuellement, dans nos massifs, les pompiers sont en concurrence avec les gendarmes et les CRS (ces derniers n'interviennent cependant pas en Haute-Savoie). Trois corps pour une même mission : c'est trop pour les Sages qui demandent plus de rationalité. Alors parfois, les tensions sont vives entre sauveteurs. Notamment en Isère et en Savoie. En Haute-Savoie, les équipages mixtes pompiers / gendarmes permettent d'atténuer les tensions entre services. Mais chacun entend quand même garder ses spécificités.
Au pouvoir de police judiciaire des hommes du PGHM, ceux du GMSP (Groupe montagne des sapeurs-pompiers) répondent donc par leur maîtrise du secours. Et pas seulement en montagne. Ils jouent également la carte de l'économie : lorsqu'aucune intervention n'est nécessaire en altitude, les 40 hommes et femmes du GMSP travaillent dans les casernes du département et sont sollicités sur les accidents de la route par exemple.
Une activité assurée et financée par le Conseil général, donc par le département. C'est là l'autre avantage que mettent souvent en avant les soldats du feu. En période de disette et de restrictions budgétaires, et alors que l'Etat (qui finance les gendarmes et les CRS) pourrait être tenté d'accentuer les mesures d'économie, eux ne coûtent rien aux Ministères. Une décentralisation du financement qui, à terme, pourrait peser lourd dans la balance.