Depuis août 2023, sept personnes soupçonnées de participer à un vaste trafic d'armes entre la Haute-Savoie et les Balkans ont été mises en examen. Les enquêteurs de l'Office central de lutte contre le crime organisé ont saisi plusieurs fusils d'assaut et autres armes de guerre.
C'est un gros coup de filet réalisé par les enquêteurs de l'Office central de la lutte contre le crime organisé. Un travail de longue haleine pour démanteler un vaste réseau de trafic d'armes de guerre en provenance des pays des Balkans, qui s'étendait jusqu'à la Haute-Savoie et la région lyonnaise.
Près d'un an après le début de l'enquête, sept personnes ont été mises en examen dans cette affaire, indique le parquet de Lyon, confirmant une première information révélée par RTL.
Première interpellation en août 2023
Les enquêteurs ont débuté leurs investigations autour de ce trafic d'armes le 21 août 2023. Au cours d'un banal contrôle routier mené sur la commune d'Aix-les-Bains, en Savoie, un homme a refusé d'obtempérer.
Lors de son interpellation, les forces de l'ordre ont procédé à la fouille de son véhicule, mettant ainsi la main sur "un fusil d'assaut de type kalachnikov avec chargeurs, des munitions ainsi que cinq grenades". Après avoir été présenté à un juge d'instruction de Chambéry, l'homme a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Initialement ouverte par le parquet de Chambéry, l'enquête a été placée sous l'autorité de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lyon. Le 6 septembre 2023, une information judiciaire a été ouverte auprès d'un magistrat instructeur des chefs "d'acquisition, détention non autorisée, transport et cession de matériel de guerre, arme, munition ou de leurs éléments, participation à une association de malfaiteurs, et refus par le conducteur d’un véhicule d’obtempérer à une sommation de s’arrêter", précise le parquet de Lyon dans un communiqué.
Un vaste trafic d'armes entre la France et la Bosnie-Herzégovine
Confiées à l’Office central de lutte contre le crime organisé et à la direction territoriale de la police judiciaire de Lyon, les investigations ont permis de révéler l'existence d'un trafic d'armes entre "la France et la Bosnie-Herzégovine".
Les enquêteurs sont parvenus à mettre en lumière le mode opératoire de ces trafiquants. Selon les informations de franceinfo, les armes de guerre auraient été acheminées par voie terrestre et dissimulées dans des caches de camions ou encore dans les coffres de voitures.
Le 17 mars 2024, les forces de l'ordre ont procédé à trois nouvelles interpellations et au placement en garde à vue de trois personnes soupçonnées de participer à ce trafic. L'un d'entre eux, résidant en Haute-Savoie, est considéré comme l'organisateur du trafic, selon les informations de nos confrères.
Lors des perquisitions menées par les policiers, de nouvelles armes de guerre ont été découvertes : "huit fusils d’assaut de type kalachnikov, un pistolet mitrailleur, neuf chargeurs et de nombreuses munitions".
A la suite de cette découverte, les trois individus ont été présentés à un juge d'instruction puis mis en examen. L'un d'entre eux a été placé en détention provisoire, les deux autres sous contrôle judiciaire.
Trois nouvelles mises en examen début juin
Les 3 et 4 juin derniers, les enquêteurs ont réalisé un nouveau coup de filet. Une personne "soupçonnée de participer à ce trafic" et deux autres "soupçonnées d'avoir acquis une arme de poing" fin 2023 ont été placées en garde à vue.
Là encore, les perquisitions ont permis aux enquêteurs de saisir deux revolvers et des munitions, conduisant à la mise en examen des trois individus, dont deux ont été placés en détention provisoire.
L'information judiciaire reste ouverte et les investigations se poursuivent pour découvrir si d'autres personnes sont impliquées dans ce trafic d'armes.