Visite ciblée sur le "made in France" ce vendredi 14 juin pour la ministre de la Culture au Marché International du Film d'Animation. Aurélie Filippetti a pu découvrir une industrie qui marche fort mais dont l'avenir dépend aussi un peu des pouvoirs publics.
A Annecy, la ministre a donné l'impression de découvrir un univers, visiblement surprise par ces images colorées et ces technologies délurées. Un monde qui, il est vrai, ne fait pas trop de bruit en France.
Chacun est persuadé que l'Amérique est reine en la matière. Et pourtant, il y a des mastodontes de l'animation en France, Aurélie Filippetti souhaitait au moins les croiser au Mifa. Une poignée de main aux collaborateurs d'Ubisoft, un passage sur le stand de l'école de l'image des Gobelins et un échange appuyé avec le président d'Illumination Mac Guff, la vedette du moment. Ce studio, basé dans le 15e arrondissement à Paris, est à l'origine de l'animation du long métrage au succès mondial "MOI MOCHE ET MÉCHANT". Le dernier opus a été présenté à Annecy en avant-première mondiale. Un film ovationné et même salué par la critique américaine, voilà qui met le président Jacques Bled en joie (notre web-interview).
Malgré les bonnes nouvelles, Jacques Bled a soumis les sujets qui fâchent à la ministre. Evoquant l'exception culturelle française, le crédit d'impôt cinéma dont certains imaginent qu'il serait menacé, mais aussi et surtout le statut des intermittents. L'industrie de l'animation en France ferait travailler près de 5000 intermittents. Il s'agit d'une industrie aux commandes fluctuantes qui ne peut faire face à une masse salariale fixe, d'où l'inquiétude des professionnels si ce statut venait à disparaître.
La ministre a entendu et s'est même montrée rassurante, comme pour terminer sa visite sur un "happy end".