Le Léman Express, ce train transfrontalier entre la Haute-Savoie et la Suisse, entrera en fonctionnement le 15 décembre. En attendant, pour tester la coopération binationale des secours, un exercice catastrophe d'envergure s'est déroulé ce vendredi près de Genève. Un impressionnant dispositif.
Une rame du Léman Express a heurté un obstacle dans un tunnel, à la frontière entre la Haute-Savoie et la Suisse. A bord de ce train transfrontalier, une centaine de passagers sont blessés, choqués après l'accident. Les secours se mobilisent des deux côtés de la frontière pour sauver les victimes, allongées sur le sol au bord des rails.
Le scénario catastrophe a été testé vendredi 13 septembre dans le Grand Genève. Car presque tout est faux dans cet accident ferroviaire : les blessés sont des figurants, aucun train n'a déraillé. Seuls les secouristes et les forces de l'ordre doivent s'atteler à la tâche comme si tout était vrai.
"On a déjà pu faire sortir tous les gens qui étaient sous le tunnel, se félicite une secouriste au début de l'opération. On a fait un nid de blessés et on les évacue vers ce qu'on appelle le PMA, le lieu où ils reçoivent les premiers soins avant de rejoindre les hôpitaux."
1200 bénévoles, 900 secouristes...
Le 15 décembre, le Léman express, ce RER transfrontalier, ouvrira ses portes aux passagers entre Genève et la Haute-Savoie. En attendant le jour-J, cette simulation est obligatoire pour mettre la coopération binationale à l'épreuve. D'importants moyens ont été déployés pour que la catastrophe semble plus vraie que nature : 1200 bénévoles figurants étaient mobilisés ainsi que 900 secouristes et forces de l'ordre.
Allongée par terre, Loriane était dans le train voyageur sur la voie 285, celui qui a heurté un train de chantier vendredi matin à 10 heures. "On a attendu un long moment avant que les secours arrivent mais quand ils sont là, on est contents. Je voyais juste les bottes des pompiers passer parce-que j'étais couchée par terre. C'était très impressionnant", se rappelle-t-elle.
Jean Baptiste, lui, souffre d'une fausse fracture ouverte. Mais c'est un vrai exercice auquel se livre ce Lyonnais qui est venu jouer les blessés mais surtout observer : "Le quotidien, les secours arrivent tout à fait à le gérer, ils le gèrent tous les jours. Mais traiter l'exceptionnel leur arrivera peut-être malheureusement un jour et ils doivent apprendre à assurer ça."
Exercice à 300.000 €
A 13 heures, les opérations de sauvetage se poursuivent. Le plan de secours binational s'est mis en place au poste de commandement. Les tâches sont précisément réparties : "La frontière va déterminer la territorialité et l'emplacement où le train s'est arrêté détermine également la territorialité, explique Philipp Zimmermann, directeur de l'exercice « Confine-Tre ». Nous avons commencé avec une responsabilité suisse avant de faire une bascule du commandement sur la France."
Un exercice à 300.000 euros, mais surtout un travail d'entente, de coopération et de collaboration unique pour tout le monde. En milieu d'après-midi, les figurants quittent tour à tour les postes médicaux avancés. Ils en ont terminé avec leur rôle de grands blessés ou de passagers traumatisés, et espèrent que l'expérience restera pour de faux, pour toujours.