Des recruteurs suisses bouderaient les Français, jugés "paresseux et arrogants", au mépris de l'accord de libre-échange signé avec l'Union européenne, c'est ce qu'a rapporté le journal suisse Le Matin récemment.
Pour éviter de recruter des transfrontaliers ou des candidats vivant en France, certaines annonces comportent la mention "Suisse et résidence Suisse" parmi leurs critères de sélection expliquait le journal suisse Le Matin, dimanche 28 juillet. Le journal prenait en exemple un poste proposé sur internet dans une banque genevoise pour un collaborateur dont la mission consiste notamment à ouvrir et fermer des comptes de clients.
Les discriminations ne toucheraient toutefois pas exclusivement le secteur bancaire. Le Matin Dimanche citait ainsi une PME Suisse active dans le secteur de la construction qui écarterait les Français après plusieurs mauvaises expériences. Les Français embauchés étaient souvent malades le lundi et le vendredi, se plaint la responsable du recrutement, qui fustige leur attitude revancharde et revendicatrice. "Il y a toujours un problème. Alors que les Espagnols et les Portugais, ça n'a vraiment rien à voir", a-t-elle déclaré sous couvert de l'anonymat.
Les cabinets de recrutement interrogés par le journal suisse disent cependant se conformer aux exigences de certaines entreprises en exigeant que les candidats soient Suisses ou résident en Suisse.
Ces discriminations à l'embauche sont pourtant illégales, la Suisse ayant signé en 1999 un accord de libre circulation avec l'Union Européenne qui entérine le principe de l'égalité de traitement entre les ressortissants de l'Union et les Suisses. Pour écarter les CV des Français, les entreprises peuvent cependant jouer sur les critères de recrutement, en demandant par exemple un excellent niveau d'allemand même lorsque la langue n'est pas nécessaire pour le poste. Elles peuvent également invoquer les quotas à l'immigration, récemment réinstitués.